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L’Opep+ peine à atteindre ses objectifs de production : Le marché pétrolier face à de profonds déséquilibres

Le nouveau secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole a affirmé il y a quelques jours que l’Opep n’était en rien responsable de la hausse des prix du brut. Il est vrai que les profonds déséquilibres affectent les fondamentaux du marché, notamment en ce qui concerne l’offre en raison de l’important désinvestissement qui affecté l’amont pétrolier et gazier sur fond de volatilité des marché, associé à l’effet des tensions géopolitiques et conflits régionaux qui tendant à exclure une part de la production ou à perturber l’activité de certains producteurs. 

Si le propos du SG de l’Opep a été une réponse du berger à la bergère et reflétait une réaction cinglante aux pressions des occidentaux sur l’Opep afin de l’amener à hausser la production ou à la présenter comme principale responsable de la hausse des cours, les données sur le terrain démontrent les déséquilibres profonds dont souffre le marché et confortent la position de l’Opep. 

En effet, selon l’agence de presse britannique Reuters, qui cite des sources du secteur, l’Opep+ peine à atteindre ses objectifs de production. L’alliance pétrolière a ainsi manqué son objectif de 2,892 millions de barils par jour (bpj), alors que les sanctions imposées à certains membres et le faible investissement des autres ont entravé sa capacité à augmenter la production. Des chiffres qui démontrent, si besoin est, la faible capacité dans disposent les producteurs de l’Opep+ à encore augmenter la production. Une situation qui a d’ailleurs poussé les pays signataires de la Déclaration de coopération à opter pour une hausse mensuelle des quotas modeste à 100.000 barils/jour pour le mois d’août contre plus de 600.000 barils/jour un mois auparavant. 

Pour rappel, le nouveau secrétaire général de l’organisation de pays producteurs, Haitham Al Ghais a indiqué jeudi dans un entretien à Reuters que de multiples facteurs expliquent la flambée des prix, et pas seulement l’attitude du cartel. « N’accusez pas l’Opep, accusez vos propres responsables politiques et législateurs car l’Opep et les pays producteurs ont toujours poussé à investir dans le pétrole (et le gaz) », a déclaré Haitham Al Ghais.

 Le manque d’investissements qui a suivi l’effondrement des prix provoqué par le Covid-19 a considérablement réduit les capacités excédentaires de production l’Opep et limité sa capacité à réagir rapidement à de nouvelles perturbations de l’offre. Le secrétaire général de l’Opep a également pointé du doigt le manque d’investissements dans l’aval (raffinage et distribution) ajoutant que les membres de l’Opep avaient accru leurs capacités de raffinage pour compenser les baisses en Europe et aux États-Unis.  « Nous ne disons pas que le monde vivra éternellement des combustibles fossiles (…) mais en disant qu’on n’investira pas dans les combustibles fossiles (…), on doit passer d’un point A à un point B du jour au lendemain », a dit Haitham Al Ghais. L’Opep existe pour veiller à ce que le monde dispose de suffisamment de pétrole mais « ce sera très difficile si l’on ne prend pas conscience de l’importance des investissements », a-t-il déclaré, ajoutant espérer que « les investisseurs, les institutions financières et les décideurs politiques du monde entier prendront cette question à coeur et l’intégreront dans leurs projets d’avenir ».

Chokri Hafed

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