Rentrée politique : La cohésion nationale en fil rouge
Cohésion nationale, consolidation du front interne et dialogue politique seront les maître-mots pour la rentrée politique.
Gouvernement et classe politique font leur rentrée. Après une pause d’une vingtaine de jours, certains ministres ont repris le chemin de leurs départements respectifs et multiplient les visites au niveau des wilayas, en attendant la tenue des premières réunions gouvernementale, à moins qu’un remaniement ne vienne chambouler leurs agendas. De son côté, la classe politique renoue petit à petit avec l’activité partisane, tandis que la tenue hier de l’Assemblée générale extraordinaire de la jeunesse a donné le ton en ce qui concerne les éléments de langage qui domineront cette rentrée politique. Cohésion nationale, consolidation du front interne et dialogue politique seront les maître-mots, bien que les visions divergent en cela entre majorité et opposition. Ce qui promet des débats politiques intenses au cours de cette rentrée.
Le Conseil supérieur de la jeunesse a tenu, hier à Alger, sa première assemblée générale extraordinaire (AGEx). Installé au mois de juin dernier par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, cette institution, créée à la faveur de la Constitution de 2020, marque ainsi la rentrée en se réunissant pour adopter son règlement intérieur, en présence de plusieurs membres du Gouvernement, mais aussi pour donner quelques indications sur les défis qu’elle doit relever à cours termes, au-delà bien entendu des missions qui lui sont attribuées.
A cet effet, s’exprimant à l’ouverture des travaux, le Président du Conseil, Mustapha Hidaoui, a rappelé les propos tenus par Abdelmadjid Tebboune, lors de l’installation du Conseil, relatifs au «renforcement de la cohésion nationale» et à la «consolidation du front interne». «Le message adressé aux jeunes par le président de la République lors de l’installation officielle du Conseil était fort et clair soutenant que l’Etat mise aujourd’hui sur sa jeunesse qui doit s’acquitter de ses responsabilités historiques pour participer activement au renforcement de la cohésion nationale et à la consolidation du front interne en vue de l’édification d’une Algérie nouvelle où règnent transparence et intégrité, et qui ouvre la voie à une démocratie participative à travers une intégration honnête et sincère à la nouvelle dynamique que connaît le pays», a-t-il déclaré à cet effet. Et cela renvoie inéluctablement à l’initiative de «rassemblement», lancée par le Président de la République au mois de mai dernier. Ce dernier a même entamé, dans ce cadre là, faut-il le rappeler, des consultations avec la classe politique, membres de la société civile et des personnalités. Quoi que les contours de cette initiative n’ont pas été définis préalablement, il est clair aujourd’hui que les mots d’ordre principaux sont le «renforcement de la cohésion nationale» et la «consolidation du front interne». Des partis politiques de l’opposition, comme le Front des forces socialistes (FFS), Jil Jadid ou le MSP en l’occurrence, qui avaient été reçu à la présidence de la République, ont repris ces mots d’ordre même si, pour y parvenir, ils plaident pour une approche autre que celle défendue par d’autres formations politiques comme le Front de libération national (FLN) ou le Rassemblement national démocratique (RND), le parti dirigé par Youcef Aouchiche plaidant entre autre pour l’ouverture des champs politique et médiatique, par exemple. Dans tous les cas de figure, la prochaine rentrée politique sera assurément celle de cette initiative de «rassemblement» à laquelle adhèrent beaucoup de partis, membres de la société civile ou personnalités. S’il y a unanimité chez ces derniers quant à l’importance de «renforcer la cohésion nationale» et «consolider le front interne», les avis divergent quelques fois, sur les choix et actions politiques nécessaires à l’accomplissement de cet objectif auquel, en définitif, adhère même des institutions telles que le Conseil supérieur de la jeunesse.
Elyas Nour