Retour au système d’enseignement régulier : Les parents saluent, les syndicats s’inquiètent de la surcharge des classes
Le dernier Conseil des ministres, réuni dimanche sous la présidence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a fixé la date de la rentrée scolaire 2022/2023 au mercredi 21 septembre 2022, a indiqué dimanche le communiqué du Conseil des ministres. Le même document a ajouté que le Président de la République a chargé le Premier ministre d’assurer la coordination entre les secteurs de l’Education et de la Santé, en vue de tenir une réunion «dans les meilleurs délais, avec la participation des associations des parents d’élèves, afin de statuer sur la possibilité de reprise des cours selon le système habituel. Il a également insisté que la nécessité d’adopter «une nouvelle politique s’agissant du manuel scolaire, en termes de distribution, et préserver son contenu de tout aspect politique pour une période de validité plus longue, quels qu’en soient les changements politiques », mettant également l’accent sur «la poursuite des mesures d’allègement du cartable et assurer une bonne préparation pour entamer l’enseignement de l’anglais aux classes de troisième année primaire dès cette année scolaire». Le Chef d’Etat a affirmé, que «l’Etat continuera à soutenir les franges vulnérables, afin d’assurer la gratuité de l’éducation et de l’enseignement, tout en prenant en compte les mutations sociales en cours». Ainsi, le ministre de l’Éducation nationale, Abdelhakim Belabed a tenu hier une réunion de concertation avec les associations des parents d’élèves. Dans une déclaration à la presse à l’issue de cette réunion, le ministre a fait savoir qu’une décision sera prise « très prochainement, concernant le mode d’enseignement en vue de permettre aux établissements éducatifs de remettre les emplois du temps aux enseignants pour entamer le travail. « La date du 21 septembre prochain retenue pour la rentrée scolaire devra permettre de garantir une bonne préparation en vue d’une rentrée stable et sereine », a-t-il expliqué. De leur côté, les associations des parents d’élèves ont salué les décisions du Conseil des ministres notamment en ce qui concerne leur consultation et la coordination entre les ministères de l’Éducation nationale et de la Santé », mettant l’accent sur l »importance de la reprise des cours selon le système habituel durant cette année ».
Dans ce contexte, la présidente de la Fédération des parents d’Élèves Djamila Khiar a estimé que la tutelle «œuvre pout alléger le cartable scolaires en fournissant des livres au niveau des écoles tout et en les gardant au sein de l’établissement après la sortie des classes pour alléger le poids de cartable d’écolier». Elle a également souligné «les bonnes conditions marquant la préparation pour la rentrée scolaire »,, soulignant des écoles modèles avaient été sélectionnées pour adopter l’enseignement sur des tablettes numériques. Concernant l’enseignement de l’anglais pour la troisième année de primaire, la représentante des parents des élèves a déclaré que «le livre consacré à son enseignement était prêt, et s’attend à sa distribution avant la rentrée scolaire prévue pour le 21 septembre». En ce qui concerne le système à adopter pour l’enseignement pendant l’année scolaire 2022-2023, elle a proposé « la possibilité de revenir au système d’enseignement régulier, d’autant plus que la situation sanitaire s’améliorait ». Un comité mixte du ministère de l’Education et de la Santé tranchera le dossier conformément aux instructions du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Pour sa part, le Porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation, Messaoud Boudiba a indiqué que «le choix porté par le Gouvernement pour la 21 septembre 2022, permet aux familles algériennes de se préparer pour la rentrée scolaires compte tenu de la cherté des articles scolaires et l’accentuation de la situation sociale, en plus du fait que cette durée permet également au directeurs des établissements de se préparer». Abordant la question sociale, Boudiba estime que celle-ci «s’accentue davantage en vue de la dégradation du pouvoir d’achat». Concernant le retour au système d’enseignement régulier, le Porte parole du Cnapeste estime que «la situation n’est toujours pas tirée au clair compte tenu que nous ne connaissons toujours pas le système scolaire à adopter». « La commission n’a pas encore tranché de la question », a-t-il affirmé, soulignant que «le retour à la normale ne doit aucunement mener à la surcharge dans les classes ». «Les salles des classes doivent contenir au maximum 30 élèves », a-t-il ajouté. Et d’ajouter : « Il ne faudrait pas s’aventurer dans un retour à la normale pour se retrouver avec des classes de 60 élèves et une anarchie et l’instabilité au niveau des établissements». La digitalisation du systéme scolaire n’est pas en reste. Le porte parole du Cnapeste estime que «le choix sur le 1600 écoles bénéficiant des tablettes numériques est insignifiant quand on sait qu’il y a 24 000 écoles primaires», soulignant que «la logique exige que l’ensemble des écoles soient dotées de cet outil». Cette démarche n’a, selon Boudiba, « pas de sens à moins que cette problématique soit graduellement réglée dans 6 ans ».
Amar Malki