Sahara occidental : UE- Makhzen : un nouveau front ouvert
Décidément, le Makhzen s’entête à ouvrir de multiples fronts diplomatiques pour tenter de faire oublier les multiples échecs diplomatiques qu’il essuie depuis quelques jours. Le discours de Mohamed VI la semaine dernière pressant ses partenaires à clarifier leurs positions sur la question du Sahara occidental n’a pas eu l’effet escompté. Le Sahara occidental étant une question de décolonisation inachevée, ce fait a été clairement rappelé au régime marocain. Pris de panique, le Makhzen dans une attitude belliqueuse et agressive. Après la Tunisie, le régime marocain a ouvert un nouveau front avec la commission européenne et a décidé d’annuler la visite duHaut représentant de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, prévue pour le mois de septembre prochain à Rabat. L’agence de presse espagnole EFE, citant des sources diplomatiques, a indiqué que le ministre marocain des Affaires étrangères n’a avancé aucun motif pour l’annulation de cette réunion, si ce n’est que la visite du Haut représentant à Rabat en ce moment était « inappropriée ». Des observateurs estiment, en revanche, que cette annulation trouverait une explication dans les récentes déclarations de Borrell sur le Sahara occidental. Cette nouvelle sortie confirme une nouvelle fois l’état d’isolement diplomatique du régime du makhzen, notamment après l’absence du Maroc à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD-8) tenue samedi et dimanche à Tunis, en raison de l’accueil du président sahraoui Brahim Ghali par son homologue tunisien, Kaïs Saïed. Le Haut représentant de l’UE pour les AE avait mis l’accent lors d’une interview accordée mardi dernier à une chaîne espagnole, sur la nécessité de « consulter » le peuple sahraoui dans le règlement du conflit, des déclarations qui semblent avoir contrarié le Maroc, selon El Español. Commentant le revirement de Madrid concernant le conflit au Sahara occidental, Borrell a affirmé que la « position du gouvernement espagnol était et est celle de l’UE, c’est-à-dire défendre la tenue d’une consultation pour permettre au peuple sahraoui de décider de son avenir ».
R.N.