Docteur Ahmed Kettab, Expert en ressources hydriques : « Un Conseil national de la sécurité hydrique et alimentaire est nécessaire »
«Le phénomène de raréfaction de l’eau induit par les changements climatiques, aura un impact très inquiétant aussi bien sur l’agriculture que sur l’alimentation en eau potable des populations», a indiqué l’expert en ressources hydriques, le docteur Ahmed Kettab. S’exprimant sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale, il a plaidé pour la création d’un Conseil national placé sous l’autorité du président de la République et chargé de la sécurité hydrique et alimentaire, et qui sera soutenu par des études prospectives. Il a également appelé à «la révision de tout notre mode de consommation et stratégie de gestion de l’eau, en prenant en compte que l’agriculture est l’agriculture étant le plus gros consommateur d’eau». Il a d’ailleurs assuré que «l’on ne pourra pas faire face aux effets des changements climatiques qui induisent des feux de forêts et des inondations spectaculaires un peu partout dans le monde. «Nous les voyons tous les ans», a-t-il expliqué. Selon l’expert, «la stratégie serait plutôt de s’y adapter en revoyant totalement notre mode de consommation et d’exploitation des ressources». Abordant la problématique liée à la ressource hydrique, l’invité de la Radio se montre «moins soucieux en ce qui concerne l’alimentation en eau potable que du secteur de l’agriculture». Il a, en ce sens, évoqué «l’enjeu de la sécurité alimentaire qui plane sur la planète», préconisant, entre autres, «le développement et la sélection d’espèces moins consommatrices d’eau, l’adoption de modes d’irrigation plus économes tel que le goutte-à-goutte localisé par un système électronique». Au sujet de la mobilisation des eaux superficielles, l’invité de la Rédaction a jugé utile de rappeler que «nous avons 80 barrages et prochainement 85 qui vont contenir 10 milliards de M3», soulignant qu’«ils n’arrivent même pas à se remplir aux tiers du fait des faibles précipitations et l’évaporation de l’eau». «L’effet des hautes températures y est pour beaucoup», a fait savoir l’expert.
Amar M.