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Le Niger accepte la médiation algérienne : Alger passe à l’offensive

Les autorités nigériennes ont accepté l’offre de médiation algérienne. A ce titre, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a chargé le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, de se rendre au Niger pour entamer les discussions.

Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a indiqué hier avoir a reçu, par le canal du ministère nigérien des Affaires étrangères, une notification d’acceptation de la médiation algérienne qui vise à promouvoir la solution politique à la Crise au Niger dans le cadre du plan de règlement présenté par le président de la République. « Cette acceptation de l’initiative algérienne conforte l’option de la solution politique à cette crise et ouvre la voie à la réunion des conditions devant permettre de la surmonter pacifiquement dans l’intérêt du Niger et l’ensemble de la région », poursuit le communiqué. « Prenant acte de cette notification, le président de la République a instruit le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed Attaf, de se rendre à Niamey dans les plus brefs délais, en vue d’y entamer des discussions préparatoires sur la mise en œuvre de l’initiative algérienne avec toutes les parties prenantes », conclut la même source. Le MAE devrait donc se rendre dès aujourd’hui au Niger pour engager les discussions.  Niamey a donc décidé de recours à la longue expérience de l’Algérie en matière de médiation et de règlement pacifique des conflits pour parvenir à une solution pacifique et politique à la crise qui secoue le Niger depuis le coup d’État du 26 juillet dernier. Il est vrai que la diplomatie algérienne a déployé d’importants efforts, dès les premières heures de la crise pour éviter une escalade dans la région et parvenir à une solution politique en s’opposant à tout recours à la force et toute intervention militaire dans la région. L’Algérie a été d’ailleurs dès le départ la mieux placée pour mener une médiation, non seulement en raison de son expérience et de son attachement au respect des principes de droit, mais elle est la seule à présenter une proposition concrète de sortie politique et pacifique de la crise.

Il est utile de rappeler dans ce contexte, que le président de la République Abdelmadjid Tebboune a présenté le 29 août dernier une proposition de médiation en six axes pour engager les discussions pour un règlement de la crise au Niger et un retour à l’ordre constitutionnel dans ce pays du Sahel. L’option de sortie de crise proposée par l’Algérie s’appuie sur une période de transition de six mois au maximum pour engager des discussions politiques  » avec la participation et l’approbation de toutes les parties au Niger sans exclusion », sous la tutelle d’une « autorité civile dirigée par une personnalité consensuelle et acceptée par tous les bords de la classe politique », afin de conduire au « rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays ».  L’approche politique préconisée par l’Algérie propose d’accorder les garanties adéquates à toutes les parties concernées dans la perspective d’assurer la durabilité de la solution politique et son acceptation de tous. L’Algérie s’est également engagée à entamer des consultations intensives avec toutes les parties concernées au Niger qui peuvent contribuer et aider au règlement pacifique de la crise mais aussi en direction des pays voisins du Niger et des Etats membres de la CEDEAO, notamment le Nigéria qui préside l’organisation et des partenaires qui souhaitent soutenir le processus politique de sortie de crise au Niger. Enfin l’Algérie entend organiser une Conférence internationale sur le développement au Sahel dans le but de promouvoir une approche basée sur le développement dans le traitement des défis multidimensionnels auxquels sont confrontés les pays de cette région.

Il est utile de rappeler enfin que dans l’objectif de promouvoir une solution pacifique à la crise, le ministre des Affaires étrangères a mené une tournée au mois d’août dernier au Nigéria, au Bénin et au Ghana. Les propositions algériennes en faveur d’une médiation ont trouvé un écho très positif auprès des responsable de ces trois pays membres de la Cédéao contribuant ainsi à éloigner le spectre d’une intervention militaire au Niger, un temps brandi par l’organisation sous-régionale.

Lyes Saïdi

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