Le Kenya réaffirme son soutien au Sahara Occidental : L’ultime humiliation pour le Makhzen
Le palmarès du très hystérique et incompétent ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s’est étoffé cette semaine d’un nouveau revers diplomatique. Sa récente tentative de se mettre dans la poche le nouveau président élu du Kenya, William Ruto, afin de faire changer Nairobi de position sur le conflit du Sahara Occidental a non seulement lamentablement échoué mais couvert de ridicule le Maroc en Afrique.
A son retour de Nairobi le 13 septembre dernier où il s’était rendu pour assister à l’investiture de William Ruto, Nasser Bourita s’était en effet enorgueilli d’avoir réussi à convaincre le successeur de Uhuru Kenyatta de tourner le dos à la République arabe sahraouie démocratique (RASD). La presse aux ordres du Makhzen s’était alors empressée de crier victoire et de fêter une «victoire retentissante sur le Front Polisario et l’Algérie».
En guise de trophée, Bourita, avait brandi un petit tweet, vite retiré du reste, dans lequel Wiliam Ruto, encore novice en matière de politique étrangère, avait laissé entendre que son pays allait prendre ses distances avec le Front Polisario. Extrêmement énigmatique et pour le moins surprenant dans la mesure où il avait émané d’un chef d’Etat dont le pays comptait jusque-là parmi les soutiens les plus sérieux du peuple sahraoui en lutte sur le continent, ce tweet avait fait suite une rencontre avec le MAE marocain.
Seulement la joie fut de très courte durée pour le Makhzen et les services de Nasser Bourita puisque le ministère kenyan des Affaires étrangères a rendu public 48 heures après un communiqué dans lequel il réitère sa position traditionnelle vis-à-vis du conflit du Sahara Occidental. Une position bien évidemment conforme aux résolutions pertinentes de l’Union africaine et du Conseil de sécurité de l’ONU.
Dans ce communiqué daté du 16 septembre 2022 et qui a fait l’effet d’une véritable douche froide dans les arcanes du pouvoir marocain, le Kenya a assuré que sa « position sur la RASD est pleinement alignée avec la décision de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) d’admettre l’adhésion de la RASD le 22 août 1982, et la Charte de l’UA qui appelle pour le droit incontestable et inaliénable du peuple à l’autodétermination». La même source a ajouté qu’«en outre, le pays s’aligne sur les décisions des assemblées ultérieures des chefs d’Etat et de gouvernement à l’UA sur la RASD». Par conséquent, poursuit le communiqué, « le Kenya s’aligne sur la résolution 690 du Conseil de sécurité des Nations unies (1991) qui appelle à l’autodétermination du Sahara occidental à travers un référendum libre et juste dirigé par l’ONU et l’UA. Le Kenya soutient la mise en œuvre à la lettre de cette résolution du Conseil de sécurité de l’ONU ».
La diplomatie ne se mène pas sur Twitter
Le ministère kenyan des Affaires étrangères a porté le coup de grâce au Makhzen en tenant à préciser « que le Kenya ne mène pas sa politique étrangère sur Twitter ou toute autre plate-forme de médias sociaux, mais plutôt par le biais du gouvernement officiel, documents et cadres réglementaires». Inutile de dire que la mise au point cinglante du Kenya a plongé le Makhzen dans une véritable atmosphère de deuil. Humiliés et discrédités, les médias marocains qui deux jours auparavant avaient rendu un hommage bruyant à la diplomatie marocaine ont fini par se murer dans un silence assourdissant. Comme il fallait s’y attendre, aucun d’eux n’a daigné reprendre le communiqué du ministère kenyan des Affaires étrangères. Ils ont préféré se réfugier dans le déni…comme à chaque fois que le Maroc enregistre une défaite diplomatique cuisante.
Et des déroutes, ils en ont collectionné ces derniers temps. La dernière en date remonte à la première semaine de septembre et elle a concerné cette fois le Pérou. Le ministre péruvien des Affaires étrangères, Miguel Angel Rodriguez, a ainsi perdu son poste cinq semaines à peine après sa nomination pour avoir conspiré avec son homologue marocain. Il aurait notamment décidé de mettre fin aux relations avec le Sahara occidental en contrepartie de 120.000 tonnes de phosphate et d’une enveloppe financière que lui avait remis l’ambassadeur marocain à Lima, suite à un appel téléphonique passé avec Nasser Bourita.
La presse péruvienne a également accusé Angel Rodriguez d’avoir reçu des pots-de-vin et des marges de bénéfice sur des marchés de phosphate pour retirer, en contrepartie, sa reconnaissance de la République sahraouie. L’annonce par la suite du président péruvien, Pedro Castillo, de l’attachement du Pérou au « droit de la République sahraouie à la souveraineté et à l’autodétermination », a eu l’effet d’un coup de tonnerre à Rabat. Quelques jours auparavant, le président colombien Gustavo Petro avait porté lui aussi un sérieux coup au Makhzen en décidant de reprendre les relations diplomatiques avec le Front Polisario. Cette série de revers prouvent que la diplomatie marocaine est complètement discréditée, cela en plus d’être profondément immorale.
Khider Larbi