Marché pétrolier : L’Opep défend ses choix
L’Opep a, une nouvelle fois, défendu ses choix hier en ce qui concerne la gestion de l’offre sur le marché pétrolier.
Le rôle joué par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole dans la stabilisation du marché pétrolier gêne. Après un certain recul induit par la montée en puissance des producteurs d’hydrocarbures non-conventionnel, l’Opep a retrouvé son rôle de swing producer grâce à la signature de la Déclaration de coopération avec les producteurs non-Opep, en marge de la 170e Conférence de l’Organisation de 30 novembre 2016 à Alger. Un rôle qu’elle met à profit pour préserver les équilibres du marché face aux importantes fluctuations et tensions qu’il a connu ces dernières années. Unrôle qui est aujourd’hui cible de critiques de la part des Occidentaux qui cherchent à imposer leurs considérations géopolitiques au détriment de l’équilibre du marché pétrolier.
C’est dans ce contexte que les pays de l’Opep ont souligné ces derniers jours tout l’importance que revêtent les dernières prises par l’Organisation basée à Vienne et ses alliés pour l’équilibre du marché, notamment le dernier accord portant sur une baisse de l’offre de pétrole pour les mois de novembre et décembre prochains.
Ainsi, et en marge de la visite du SG de l’Opep à Alger, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a indiqué hier dans une déclaration à l’APS que « l’accord du 5 octobre 2022 adopté unanimement à Vienne par les pays de la Déclaration de Coopération est une réponse purement technique basée sur des considérations uniquement économiques ».
« C’est parce que l’Opep+ est préoccupée, comme partout dans le monde, par les incertitudes grandissantes concernant l’économie mondiale et le ralentissement de la demande de pétrole que nous avons décidé de revenir à notre niveau d’offre de mai 2022 », a expliqué le ministre.En décidant de réduire notre production globale de 2 millions par jours, à compter du 1 novembre prochain, « l’Opep+ ne s’écarte pas de la démarche qui a toujours été la sienne depuis 2016 de soutenir la stabilité et l’équilibre du marché pétrolier international », a-t-il affirmé.
Dimanche, le Secrétaire général del’Opep, Haitham Al Ghais, a indiquéque les décisions de l’Opep + étaient d’ordre « purement économique et technique ».S’exprimant lors d’une conférence de presse à l’occasion de sa visite en Algérie, M. Al Ghais a précisé que « ça ne date pas d’aujourd’hui (décision de la réunion du 5 octobre 2022 à Vienne), les décisions de l’organisation prises dans le cadre de la coopération entre les membres OPEP et non OPEP ont toujours été d’ordre purement économique et technique ».A une question de savoir si la dernière décision de l’OPEP+ était un message adressé aux pays consommateurs concernant le recul des investissements en termes de pétrole, M. Al Ghais a souligné: « Nous n’adressons des messages à personne…Notre accord est basé sur des études, des bases et des données purement techniques ». »Nous tenons des réunions lors desquelles sont examinées les différentes données, et je peux affirmer que nos décisions sont purement techniques », a-t-il précisé indiquant que la prise de décision reposait sur des études techniques des situations de l’économie mondiale et de la demande sur le pétrole, outre les approvisionnements de l’intérieur et de l’extérieur de l’OPEP ». »Nous procédons également au suivi du respect de la décision de baisser la production par les pays concernés afin d’aboutir à une décision qui soit au service des Etats consommateurs et producteurs de pétrole, mais également au service de l’économie mondiale ».Concernant l’éventualité de réviser la dernière décision de l’OPEP+ portant réduction de la production, M. Al-Gais a indiqué que le travail dans le cadre de l’Alliance OPEP+ se caractérise par « la souplesse », en ce sens que des réunions urgentes peuvent être tenues, en vue de prendre les décisions en fonction de la situation du marché pétrolier.Dans le même sens, le SG de l’OPEP dira que l’organisation « ne vise pas un prix donné du pétrole, mais vise l’équilibre de l’offre et de la demande ». »Après notre dernière réunion, il vous a été donné de constater une baisse des cours. Nous ne maîtrisons pas les cours du pétrole. Par contre, d’autres parties maîtrisent les prix des marchandises, dont le pétrole, à l’instar des bourses de New Yourk et de Londres et des courtiers (…) ».Il a affirmé que ces décisions sont importantes, à même de réaliser un équilibre dans le marché du pétrole, indiquant l’importance de la stabilité du marché pétrolier avec une nécessité incessante qui continuera à former une partie essentielle dans le mix énergétique de l’ordre de 30% en 2045, rappelant que le monde aura besoin de 12 billions de dollars d’investissements dans le domaine des industries pétrolière d’ici l’année 2045. Pour sa part l’Arabie saoudite a de nouveau défendu hier les choix de l’Opep se disant étonnée des accusations américaines en ce qui concerne la politisation de l’Opep.
Samira Ghrib