Le cahier des charges sera examiné aujourd’hui en Conseil des ministres / Automobile : le bout du tunnel !
Le cahier des charges relatif à l’activité de concession automobile sera examiné aujourd’hui en Conseil des ministres.
Le marché algérien sera-t-il, enfin, ouvert à l’importation de véhicules neufs après plus de trois années de fermeture totale ? Cette ouverture risque de se concrétiser très vite à la faveur de l’examen aujourd’hui du cahier des charges relatif à l’activité de concession automobile lors de la réunion périodique du Conseil des ministres. En effet, un communiqué des services de la présidence de la République a indiqué hier que « M. Abdelmadjid Tebboune, Président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, présidera, demain, une réunion du Conseil des ministres consacrée à deux projets de loi relatifs au statut de la Magistrature et à l’exercice de la liberté syndicale et la prévention et le règlement des conflits collectifs de travail, ainsi qu’à des exposés inhérents aux conditions et modalités d’exercice de l’activité de concessionnaire de véhicules neufs, au projet de l’hôpital algéro-qatari-allemand, à la révision des mesures relatives à l’allocation chômage, et au programme des festivités commémoratives de l’anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale du 1er Novembre 1954 ».
Il faut dire que cet examen intervient deux semaines après que le président de la République ait donné des instructions fermes au Gouvernement pour hâter la présentation du cahier des charges en question. Il est utile de rappeler dans ce contexte que le Président Abdelmadjid Tebboune avait annoncé, lors du dernier Conseil des ministres des décisions susceptible de lever les facteurs qui affectent le marché automobile et poussent les prix de l’occasion vers le haut. Il a ainsi annoncé la décision d’autoriser l’importation des véhicules de moins de trois ans dès janvier 2023. Une décision qui a d’ailleurs été intégrée dans le projet de loi de finances pour 2023, qui lève certaines contraintes qui avaient empêché la pleine application des dispositions introduites en ce sens par la LF 2020. Le nouveau texte annule ainsi la condition de financement des véhicules acquis par le biais d’un compte devises ouvert en Algérie, de même qu’il retire la condition qui n’autorise l’acquisition d’un véhicule de moins de trois ans par une même personne qu’une fois tous les trois ans.
Le président de la République avait aussi ordonné la présentation, dans les délais les plus brefs, du cahier des charges relatif à la concession automobile dans le marché du neuf. Il est vrai que la fermeture du marché automobile algérien aux véhicules neufs importés en 2016 dans l’objectif de créer un monopole pour quelques lignes de montage, ou de gonflage de roues, comme on l’évoque souvent, a commencé par créer des tensions et des conditions qui ont favorisé une envolée des prix et des pratiques délictuelles comme la surfacturation par le biais d’importations déguisées. La fermeture totale du marché au printemps 2019 n’a fait qu’alimenter les tensions sur un marché où les prix de l’occasion ont atteint des seuils inédits. Depuis l’annonce des nouvelles décisions qui permettent d’espérer une réouverture rapide du marché, les spéculations vont bon train quant aux prix des véhicules qui seront commercialisés en Algérie d’autant que le contexte du marché mondial n’est pas favorable en raison de la tension sur les semi-conducteurs et l’envolée des coûts du fret lesquels poussent les prix de l’automobile vers le haut.
Cependant, en Algérie on se montre optimiste. Si l’Association de protection et d’orientation du consommateur s’avancent déjà à annoncer ses prévisions de prix des véhicules à commercialiser, que ce soit pour les citadines d’entrée de gamme, les citadines moyenne gamme et les utilitaires, du côté du Gouvernement on se montre plus réservé bien que rassurant. Dans ce sens, le ministre de l’Industrie a assuré mardi que le prix des véhicules qui seront commercialisés en Algérie seront raisonnables au regard du marché, de l’offre et de la demande. Au-delà de l’ouverture du marché aux importations, les pouvoirs publics se fixent l’objectif de ne pas rééditer les erreurs passées. Et c’est ce qu’a assuré la semaine dernière le Premier ministre au Conseil de la Nation. « Le nouveau cahier des charges remédiera aux lacunes relevées dans le précédent système et mettra l’économie nationale à l’abri des pratiques illicites constatées par le passé », a assuré Aïmene Benabderrahmane. C’est en sens que le nouveau cahier des charges doit permettre de garantir le respect certaines conditions. L’importation des véhicules neufs ne sera confiée qu’aux constructeurs automobiles lesquels devront s’engager au préalable s’engager dans une démarche d’industrialisation à travers la réalisation d’unités de construction automobile avec des taux d’intégration progressifs. C’est le cas de Stellantis qui a lancé son projet de réalisation d’une usine Fiat à Oran. Toujours à Oran, le Français Renault relance l’activité de son unité en se soumettant, cette fois, aux nouvelles conditions réglementaires en vigueur.
Samira Ghrib