Sécurité alimentaire : Mettre en synergie les capacités du monde arabe
La crise alimentaire qui secoue le monde dans le sillage de la guerre en Ukraine a mis a nu les défis que représente la sécurité alimentaire et la vulnérabilité de nombreux pays de par leur dépendance aux marchés pour leur approvisionnement en produits alimentaires de base. Le 31e Sommet arabe d’Alger a d’ailleurs été l’occasion de souligner la nécessité d’adopter une stratégie commune pour faire face aux défis de la sécurité alimentaire. Une question qui a été soulignée dans la Déclaration d’Alger qui a sanctionné les travaux du sommet. Pour les experts, les pays arabes ont des atouts qu’il est nécessaire de mettre en synergie pour renforcer leur sécurité alimentaire. Ainsi, Fatoum Lakhdari, chercheure sur les régions arides et l’agriculture saharienne, spécialiste de la sécurité alimentaire, a indiqué hier sur les ondes de la troisième chaine de la Radio algérienne que « les changements qui s’opèrent dans les marchés mondiaux ainsi que les défis climatiques nous obligent à rassembler nos forces, d’autant plus que nous avons des caractéristiques communes dans cette région du monde ».
« Certains pays arabes ont des potentialités en matière d’eau, d’autres en ressources humaines ainsi que des compétences technologiques. Si l’on arrive à tracer une stratégie commune, nous pouvons faire avancer les choses », estime-t-elle.
Pour sa part, l’ancien vice-président du CNES, Mustapha Mékidèche a estimé u’« il y a des éléments dans le monde arabe sur lesquels on pourra s’appuyer pour atteindre ses objectifs ». Et d’ajouter qu’il y va également « des processus de coordination, de coopération et de vue sur les stratégies à mettre en œuvre ». Il a mis l’accent sur le problème des céréales dont souffre le monde arabe. « Il y a donc à se préoccuper de mettre précisément ce mécanisme arabe commun de sécurité alimentaire », enjoint-il, disant que « les facteurs de production existent ». « Nous avons des pays comme le Soudan et l’Algérie (avec son Sahara) qui peuvent donner des surfaces cultivables. », relève-t-ilS’agissant de la sécurité hydrique, l’expert a indiqué au micro de la Radio algérienne qu’avec une capacité de dessalement de 22 millions de mètres 3 d’eau l’Algérie est l’un des pays qui produit aussi le plus d’eau dessalée dans la région, avec l’Arabie Saoudite, parmi les pays du Golfe qui ont une expérience dans le domaine. « On peut fédérer nos capacités des réseaux de transfert d’eau », note M. Mékidèche.
Hocine Fadheli