L’Algérie s’émancipe de l’importation d’essence : Pas d’augmentation des prix des carburants en 2023
Le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures, Rachid Nadil a assuré hier qu’il n’y aura pas d’augmentation des prix des carburants au cours des prochains mois. Le premier responsable de l’ARH modère ainsi son propos après avoir plaidé, il y a quelques semaines une légère révision des marges sur la vente des carburants. Rachid Nadil qui a occupé par le passé les fonctions de P-DG de Naftal, filiale de la Sonatrach spécialisée dans la distribution de produits pétroliers, avait estimé qu’une révision des marges permettraient aux stations-services de faire face à leurs difficultés financières, sans avoir un impact conséquent sur les prix. D’ailleurs, le président de l’ARH a saisi l’occasion de son intervention sur les ondes de la première chaîne de la Radio algérienne pour revenir sur la question des prix des carburants. Il a ainsi assuré que « les prix du carburant ne connaîtront pas d’augmentations au cours de l’année 2023, à l’exception de très légères révisions des marges pour permettre aux propriétaires de stations-services de continuer à travailler, décrivant la marge bénéficiaire actuelle de très faible ». Il a d’ailleurs averti que de nombreuses stations-services « sont sur le point de fermer » !
Rachid Nadil a également indiqué qu’un nouveau projet de décret en préparation pour redéfinir les régles, les conditions et obligations liées à l’ouverture des stations-service à l’avenir. Et d’expliquer qu’il s’agit de garantir l’équilibre géographique en matière de couverture en stations-services et répondre aux besoins exprimés dans les différentes régions du pays. Il a précisé que l’Algérie compte actuellement 2 700 stations-service, mais le décret, qui devrait être publié avant la fin de l’année en cours, établira une feuille de route à laquelle les investisseurs potentiels devront adhérer.
Le président de l’ARH a également évoqué la production de carburants en Algérie. Il a dans ce sens rappelé que l’Algérie est parfaitement autosuffisante et s’est émancipé de l’importation de carburants, notamment l’essencenotant que l’Algérie consomme annuellement 3,3 millions de tonnes d’essence et 1,5 million de tonnes de gaz liquéfié.Nadil a toutefois précisé que le pays n’importe que des quantités spécifiques de gasoil et de lubrifiants, avant d’ajouter que la production de ce type de carburant était plus contrôlée en raison des changements et transformations entrepris par Sonatrach.
En ce qui concerne l’essence, a-t-il déclaré, « la production nationale est actuellement estimée à quatre millions de tonnes, ce qui couvre la demande inationale. »« Nous prévoyons une baisse de la demande d’essence de 03% d’ici 2023 », précise-t-il.
En ce qui concerne le rythme de progression de l’utilisation du gaz de pétrole liquéfié « Sirghas » comme carburant pour les voitures et les véhicules car « respectueux de l’environnement », Rachid Nadil a révélé qu’il existe actuellement 130 stations-service prêtes à approvisionner les voitures soit la moitié des stations en activité sur le territoire national.
Il a expliqué à cet égard que les estimations actuelles indiquent que 100 000 voitures commenceront à passer au gaz de pétrole liquéfié avant la fin de l’année en cours, ce qui signifie que le parc automobile national comptera plus de 850 000 voitures roulant au GPL.
Il a indiqué que l’augmentation de la demande est due au faible prix de ce carburant, estimé à 09 dinars le litre, ainsi qu’aux mesures incitatives adoptées par l’Etat concernant le coût d’acquisition et d’installation du système spécial d’utilisation des bouteilles de « Sirghaz », estimée à 70 000 dinars, dont 50% sont subventionnés par l’État.
Il a également révélé que la politique adoptée dans le domaine de la transition énergétique, notamment l’abandon de l’utilisation du carburant dit « essence au plomb », a permis à l’Etat de réduire les importations de ce carburant à hauteur d’un milliard de dollars par an.
Chokri Hafed