Annaba : La sécheresse inquiète les agriculteurs
Les conditions climatiques risquent de compromettre la campagne agricole 2022/2023 à Annaba.
Les professionnels du secteur de l’agriculture ne cachent pas leur crainte quant au retard de la saison des pluies. La saison des chaleurs semble s’installer dans le temps, compliquant ainsi, la situation pour les agriculteurs. Il s’agit notammentde ceux, dont les exploitations dépendent des précipitations, signe de la saison des labours-semailles. Certains ont du mieux qu’ils peuvent et ont quelque peu travaillé leurs terres. Nombreux sont ceux qui craignentune sécheresse qui pourrait compromettre leurs récoltes. Une situation qui auracomme conséquence le dérèglement de l’approvisionnement du marché en fruits et légumes et la rareté de certains produits. Après les dernières précipitations enregistrées dans plusieurs wilayas du pays au début du mois de novembre et qui ont relativement revigoré le moral des agriculteurs, ces derniers se mettent à nouveau à scruter le ciel, à la recherche des signes de potentielles arrivées de pluies.L’impact du retard des précipitations sur la campagne agricole qui vient d’être lancée est important etmenace les cultures automnales, affirment des agriculteurs. La situation risqued’avoir un impact sur les disponibilités en fourrages précoces, touchant ainsi les filières animales. Commentant cette situation, les experts et les agronomes précisent que le moral des agriculteurs est affecté. « Le spectre redouté d’une succession d’années de sécheresse démontre l’extrême vulnérabilité de l’agriculture, voire de l’économie nationale, face à un manque d’eau devenu structurel. Le développement de l’irrigation privée ne peut aucunement résorber de problème », a-t-on souligné. Selon nos interlocuteurs, le manque de pluies est un phénomène cyclique qui revient tous les dix à quinze ans, avec un stress hydrique.La communauté desscientifiques estsouvent prudentedans ses réponses quant aux retombées directes du réchauffement climatique sur la survenue des phénomènes climatiques extrêmes. En revanche, leur position reste sans équivoque quant à leur survenue à une plus grande fréquence à cause du changement climatique. « Comme tous les pays voisins du bassin méditerranéen, l’Algérie est particulièrement affectée par la récurrence des cycles de sécheresse qui ont aggravé la désertification, la dégradation des sols et le stress hydrique », a-t-on expliqué. Le volume de la pluviométrie a chuté de 30 % au cours des dernières décennies. Dans ce contexte d’incertitude, les décideurs ont à faire face à un double impératif : préserver les capacités de production et de compétitivité d’une agriculture pour qui l’eau constitue un facteur de production majeur, et veiller à ce que l’eau, patrimoine commun de la Nation, demeure accessible dans des conditions d’équité. En conclusion, les contraintes agro-climatiques naturelles, conjuguées aux effets plus récents du changement climatique, pèsent plus que jamaissur le développement de l’agriculture tant sur le plan local, régional et national.
Sofia Chahine