Justice : Abdelmoumen Ould Keddour condamné à 15 ans de prison
Le pôle pénal et économique du tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a condamné, hier, l’ancien PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Keddour, à une peine de 15 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de dinars dans une affaire de corruption liée à l’acquisition de la raffinerie d’Augusta.Dans la même affaire, son fils Nassim Ould Keddour a été condamné à une peine de 10 ans de prison ferme, assortie d’une amende de trois millions de dinars avec confirmation du mandat d’arrêt international émis à son encontre, alors que l’épouse d’Abdelmoumen Ould Keddour, Anissa Ouabdessalam a écopé d’une peine de deux ans de prison ferme et d’une amende de deux millions de dinars.Deux peines de 3 et 7 ans de prison ferme ont été prononcées contre deux accusés, alors qu’un autre accusé a été acquitté.
Pour rappel, le parquet avait requis à l’issue du procès tenu la semaine dernière une peine de 18 ans de prison ferme contre Abdelmoumen Ould Kaddour. Il a également requis également une peine de 10 ans de prison ferme contre son fils Nassim Ould Kaddour et 5 ans de prison ferme contre Anissa Ouabdessalam.Des peines allant de 7 et 10 ans ont été requises contre nombre d’anciens cadres de Sonatrach.
Rappelons que la raffinerie Augusta (Sicile) a été acquise par le groupe Sonatrach en 2018, suite à un accord conclu avec ESSO Italiana (ex-filiale du groupe américain Exxon Mobil). Cette transaction inclut également les trois terminaux pétroliers de Palerme, Naples et Augusta, ainsi que des participations dans des pipelines reliant la raffinerie aux différents terminaux. Plusieurs réserves ont été émises sur cette transaction, mais aussi sur l’efficience de cet investissement de Sonatrach à l’étranger.
Outre sa vétusté, l’expertise fait état de dommages prédicables à savoir la surfacturation et la dilapidation de deniers publics. En plus de l’acquisition de cette raffinerie vieille de plus de 70 ans pour 725 millions dollars, le rapport d’expertise, a également souligné une rallonge de 100 millions de dollars pour son entretien, à cela s’ajoutent des engagements à honorer des dépenses immédiates de mise en conformité avec les normes environnementales. D’ailleurs, le démarrage de la raffinerie n’a été opéré que grâce à un prêt de l’Apicorp. Une raffinerie qui n’est pas non plus adapté au processing du pétrole algérien, mais qui ne peut que raffiner les pétroles lourds et qui a d’ailleurs nécessité un contrat avec Saudi Aramco pour le raffinage de son pétrole. Autre mensonge et non des moindres qui a été révélé par la suite, la transaction n’a jamais porté sur l’acquisition des terminaux stratégiques siciliens, mais n’ouvrait la voie qu’à un droit de concession. Hocine Fadheli