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Sécurité alimentaire : Des atouts sur lesquels il est nécessaire de capitaliser

Changements climatiques, pandémie et tensions géopolitiques. Tout autant de facteur qui ont affecté le marché des produits de base et notamment les produits alimentaires dont les prix sont soumis à d’importantes fluctuations lesquelles ont induit le risque d’une crise alimentaire majeure pour l’Humanité. Un contexte qui relancé le débat sur la sécurité alimentaire dans plusieurs pays et sur les exposition et dépendance aux marchés internationaux pour les approvisionnements céréaliers, entre autres. L’Algérie n’y échappe bien entendu. C’est dans ce contexte qu’une rencontre sur la sécurité alimentaire a été organisée hier à l’Ecole supérieure d’économie d’Oran. L’occasion pour plusieurs experts de souligner les atouts dont dispose l’Algérie en la matière. Des atouts qu’il est nécessaire de valoriser pour atteindre les objectifs de sécurité alimentaire. C’est dans ce contexte que l’enseignant l’Ecole nationale supérieure agronomique, le Pr. Daoudi Ali a affirmé que l’Algérie dispose d’importantes ressources matérielles, humaines et naturelles lui permettant d’œuvrer pour assurer sa sécurité alimentaire et éviter la dépendance aux marchés extérieurs. Il a dans ce sens relevé les capacités naturelles dont dispose l’Algérie, notamment dans la région du sud, et à leur tête les eaux souterraines et de vastes zones agricoles qu’il convient d’utiliser rationnellement et scientifiquement pour obtenir un plus grand et meilleur produit en exploitant le moins possible de ressources, notamment l’eau.D’autre part, le professeur Daoudi Ali a souligné les capacités techniques et humaines que fournissent les universités et les établissements de recherche scientifique en Algérie pour servir le secteur agricole en formant des ingénieurs et des techniciens pour assurer un soutien technique aux agriculteurs et les orienter vers des produits compatibles avec la nature du sol et du climat de manière à garantir une meilleure rentabilité et sans nuire à l’environnement.

Il a souligné que le plus important de ces atouts est le facteur humain, en l’occurrence les agriculteurs, dont un grand nombre disposent d’une expérience héritée au fil du temps et maîtrisent le processus technique, l’esprit de travail et la créativité. « Ce qui leur permet de réaliser une croissance annuelle importante de la production agricole de manière à assurer l’approvisionnement du marché local en produits nombreux et à orienter une partie de leur production vers l’exportation », a-t-il précisé.Le même chercheur estime que l’aisance financière de l’Algérie représente actuellement une autre composante qui permet « des réformes structurelles pour les secteurs agricole et agroalimentaire ainsi qu’une révision du schéma de gestion des subventions de l’Etat aux produits de large consommation sans affecter de manière significative le pouvoir d’achat du citoyen ».Le professeur Ahmed Bessaoud de l’Institut agronomique méditerranéen de Montpellier (France) a, de son côté, indiqué que le phénomène du changement climatique, qui affecte négativement la production agricole par la hausse des températures, la baisse des précipitations et la baisse de la qualité des sols, nécessite des travaux pour exploiter les potentiels naturels et humains disponibles de manière scientifique et rationnelle en augmentant la production de diverses denrées alimentaires de façon à garantir la sécurité alimentaire.

Pour sa part, le Professeur Ahmed Bouyakoub de l’Ecole supérieure d’économie d’Oran a relevé l’intérêt porté par les pouvoirs publics à la question de la sécurité alimentaire et l’implication de nombreux secteurs dans son étude, dont le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui s’est récemment vu attribuer, par l’intermédiaire de la Direction générale de la recherche scientifique, un axe de recherche lié à la sécurité alimentaire.Le même intervenant a souligné que l’Algérie a réussi, au cours des dernières années, à augmenter considérablement sa production alimentaire et que le produit intérieur brut du secteur agricole a plus que doublé et que la valeur de la production agricole a augmenté, ces dernières années, pour atteindre 23 milliards USD.Selon le professeur Bouyakoub, malgré cette croissance de la production agricole, il faut « travailler davantage pour assurer la sécurité alimentaire ».

Hocine Fadheli

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