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Inflation, déficit budgétaire et croissance : Les assurances du Gouvernement

Le taux d’inflation devrait ralentir de près de trois points de pourcentage l’année prochaine. Le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali a assuré hier lors de son intervention à la Chambre basse du Parlement que les mesures prises pour réguler le marché devraient contribuer à la réduction de l’inflation. Le premier argentier du pays qui répondait aux préoccupations des députés à l’issue des débats sur le Projet de Loi de finances 2023 a indiqué que le Gouvernement s’attèle à la juguler à court terme, en ce sens qu’elle devrait ralentir en 2023 pour atteindre 5,1 %, contre 7,7 % dans les prévisions de clôture pour 2022.Cette amélioration de 2,6 points de pourcentage interviendra, selon M. Kassali, grâce « aux politiques adoptées par les pouvoirs publics en vue de garantir la disponibilité des produits de base à des prix en adéquation avec les revenus des citoyens, contrôler les prix et lutter contre la spéculation ». Ce fut d’ailleurs l’occasion pour le ministre des Finances de mettre l’accent sur la dimension sociale du projet de budget pour 2023 qui a mobilisé d’importantes ressources pour l’amélioration des revenus et du pouvoir d’achat des ménages algériens. Le ministre a ainsi assuré que l’État continuera à subventionner la plupart des produits alimentaires de base tels que la semoule, l’huile, le pain et le lait en plus de l’électricité, de l’eau, du gaz et de l’essence afin de préserver le pouvoir d’achat du citoyen, ajoutant que la hausse de la valeur du dinar face à l’euro entraînera une baisse des prix des produits importés, ce qui contribuera à freiner l’inflation dans le pays.

Nouveau recours au FRR

Au regard des ressources à mobiliser et des dépenses prévues dans le cadre du projet de budget, la question du déficit budgétaire et de son financement a suscité de nombreuses préoccupations. Dans le sens Brahim Djamel Kassalia exclu le recours au financement externe, indiquant que le déficit sera financé en interne par un retour sur le marché financier, ainsi que la possibilité de mobiliser d’énormes ressources financières en recourant aux mesures contenues dans le programme gouvernemental, ce qui peut alléger la pression sur le budget de l’Etaten développant les outils de financement bancaire.Il a également expliqué que le budget 2023 a été estimé sur la base d’un prix du pétrole de référence de 60 dollars le baril, ce qui est un « prix prudent » et bien inférieur au prix du marché, qui devrait se situer entre 90 et 100 dollars le baril.

En conséquence, le déficit de l’année 2023 sera financé par le recours à l’exploitation des ressources du Fonds de régulation des recettes disponibles à la fin de l’année 2022, qui devrait atteindre une valeur de 2.300 milliards de dinars, et des excédents attendus être a de la fiscalité pétrolière en 2023 et du financement par le marché des valeurs du Trésor.

En ce qui concerne les indicateurs macroéconomiques, le ministre des Finances a indiqué  que l’économie nationale enregistrerait une croissance hors hydrocarbures de 5,6% en 2023, grâce aux performances prévues dans différents secteurs d’activités, contre 4,6% d’ici à fin 2022.Un taux de croissance économique global de 4,1% est attendu l’année prochaine, contre 3,7% d’ici à la fin de l’année en cours, « expliquée par les performances de l’ensemble des secteurs, à l’exception du secteur des hydrocarbures qui connaitra un stabilité en termes de volume », a-t-il expliqué.

Près de 60 milliards USD de réserves de changes en 2023

Le secteur de l’Agriculture devrait enregistrer un taux de croissance de 6,9% en 2023, motivée principalement par une hausse de plus de 50% de la production céréalière qui passera de 41 millions de quintaux en 2022 à 67 millions de quintaux en 2023, a-t-il encore fait ressortir.Par ailleurs, les secteurs de l’industrie et du Bâtiments et Travaux publics (BTP) devront atteindre respectivement des taux de 8,5% et 5,6%, bénéficiant d’une hausse des dépenses d’équipement et de plusieurs avantages offerts aux investisseurs à la faveur de la nouvelle loi relative à l’investissement, en plus de l’extension des zones industrielles et la reprise des activités de plusieurs entreprises.Le secteur des services marchands devrait bénéficier de la dynamique que connaissent d’autres secteurs, ajoute le ministre, faisant savoir que les exportations hors hydrocarbures continueront d’augmenter en 2023 de plus de 7% par rapport aux prévisions de clôture pour 2022, contre une diminution prévue des importations « pour renforcer l’approche du Gouvernement visant à les rationaliser ».La balance commerciale connaîtra, ainsi, un excédent l’année prochaine de 9,4 milliards de dollars à la faveur de l’augmentation du niveau des exportations à 46,3 milliards de dollars, par rapport au niveau attendu des importations, prévu à 36,9 milliards de dollars, poursuit-il.Cela mènera à une augmentation des réserves de change, prévues d’ici la fin de 2023 à 59,7 milliards de dollars, soit une augmentation de 9% par rapport aux réserves attendues d’ici à la fin de 2022.

Hocine Fadheli

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