Racisme et humanisme
Il aurait fallu à peine un Algérien, un Guinéen et un Malien pour que la France se sente mal. La patrie de Marianne, en mal de ses immigrés, retient son souffle de peur de suffoquer au Qatar, ce pays musulman qui a « osé » défier l’Oncle Sam et accueillir la Coupe du monde qui se joue pour la première fois dans l’Histoire du football dans un pays arabe. Et ce n’est sûrement pas de la chaleur, non. Les stades du « désertique petit émirat du Golfe arabo-persique », comme aiment le rapetisser ses détracteurs, devant accueillir les matchs de coupe du monde assurent tout le confort thermique que même les plus grands pays au monde ne peuvent s’offrir aujourd’hui. Car il ne suffit pas d’être grand et occidental, il faut surtout être costaud. La France a peur sans l’Algérien Karim Benzema, blessé à la cuisse, qui ne jouera pas en Coupe du monde et ses deux compères africains, le Guinéen Paul Pogba et le Malien N’Golo Kanté, n’iront pas non plus défendre le vieux Coq qui sera seul dans la basse-cour avec la crête aussi pale que le quotidien de l’ancienne puissance coloniale. Il chantera moins sans l’Afrique. Le ton de sa Marseillaise retentira en aigu sans les graves. Et oui ! Benzema comme Zidane resteront donc Algériens tant qu’ils ne marquent pas de buts. Pogba, Kanté, Slimani ou même le turbulent Belaili continueront, quant à eux, à recevoir des injures eu égard à la couleur de leur peau et à leurs origines. Il est donc normal pour ces gens de penser que cette coupe du monde du Qatar est contraire à la déontologie, à l’humanisme, à la liberté des mœurs et au code du travail de ce pays car il est arabe mais surtout musulman et qu’il aurait dû se contenter à peine de ses chamelles et de livrer son gaz à l’Occident…