Bureaucratie, accès au foncier et raccordement aux différents réseaux : Ce qui freine l’investissement en Algérie
Bureaucratie, retards criants et inexpliqués dans la délivrance des permis de construire et d’exploitation, absence de raccordements à divers réseaux des grandes manufactures et des petites et moyennes entreprises et, enfin, la vulgarisation de la nouvelle loi sur l’investissement, ont l’essentiel des préoccupations exprimées par les opérateurs économiques, au nombre de 1 808, à avoir été reçus entre les mois de septembre et octobre derniers par les directions de l’Industrie des 58 wilayas du pays. C’est ce qu’a révélé, hier, un bilan rendu public par le ministère de l’Industrie, affirmant que ces directions ont enregistré « un flux important » d’opérateurs qui voulaient exposer leurs préoccupations aux pouvoirs publics pour lever les multiples obstacles qu’ils rencontrent au quotidien au niveau de certaines administrations. « Ces directions ont connu un flux important d’opérateurs, notamment après la promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement et la confiance restaurée entre investisseurs et opérateurs économiques au niveau de l’administration, et ce grâce aux instances qui ont été mises en place, comme le Comité pour la levée des obstacles et le médiateur de la République, outre les projets débloqués par le président de la République ». Ces auditions, intervenues suite à la directive du 11 septembre envoyée par le ministre, Ahmed Zeghdar, ajoute le même bilan, ont donné lieu à de multiples doléances et demandes des opérateurs, à l’instar « des renseignements sur la nouvelle loi sur l’investissement » et « « les demandes d’immobilier industriel ». « Ces aspects représentent 83% des préoccupations soulevées au niveau des directions de wilayas entre septembre et octobre derniers », a indiqué la même source qui précise que « la nouvelle loi sur l’investissement arrive en tête de liste avec 764 demandes de renseignements, suivies des demandes d’immobilier industriel (737 préoccupations) ». Aussi, ajoute le même document, « les enquêtes liées à la levée des obstacles et aux procédures administratives pour les permis d’exploitation, les permis de construire et le raccordement à divers réseaux représentant quelques 307 demandes et doléances exprimées par ces opérateurs ». Selon un bilan exhaustif dressé par le ministre en charge du secteur, « ces préoccupations ont été prises en compte par les directions de wilayas qui ont, non seulement fourni des explications aux opérateurs concernant la nouvelle loi sur l’investissement et les demandes d’immobilier industriel, mais ont redirigé les investisseurs vers les autorités administratives compétentes pour prendre en charge leurs requêtes, en particulier celles qui relèvent des autres secteurs ». Selon un décompte établi par le ministère de l’Industrie, la wilaya d’Oum El Bouaghi a enregistré le plus grand nombre de requêtes avec 198 préoccupations exprimées, suivie de Boumerdes (123) préoccupations, Ain Temouchent (99) et Tipaza (75). Concernant la répartition des requêtes exprimées par secteur d’activité, le secteur industriel arrive en tête avec 649 requêtes, soit 36 % du total des préoccupations enregistrées, suivi du secteur administratif (116) et du secteur du commerce (105). « Les préoccupations soulevées dans le secteur du Commerce se sont concentrées sur les demandes de l’immobilier et les procédures de réalisation de projets, tels que les marchés et les stations-service », explique le ministère, assurant que « les investisseurs ont été pris en charge conformément aux directives des pouvoirs publics liées à l’accompagnement et à l’orientation ». Par ailleurs, dans le secteur du tourisme, 68 requêtes ont été formulées et sont quasiment liées au développement du secteur dans les régions du Grand-Sud. Au registre de l’agriculture, les investisseurs ont notamment posé le problème des démarches pour l’obtention des matériels agricoles et des biens immobiliers, en plus des intentions d’investissement dans le domaine de l’emballage et du stockage des légumes, des fruits, des céréales sèches et même de la viande, affirme encore la même source. Pour le secteur de l’énergie, la plupart des requête soulevées concernaient l’achèvement des stations-service, les problèmes de raccordement au réseau électrique et gazier, la conversion des poteaux électriques qui entravent la réalisation des projets d’investissement et le raccordement des installations à la ligne électrique à haute tension. Selon ce bilan, « les 48 requêtes enregistrées dans le secteur de l’énergie ont été prises en compte dans les limites des pouvoirs de ces directions, alors que les autres préoccupations ont été dirigées vers les autorités compétentes ». Quant au secteurs de la santé et des travaux publics, ces directions ont enregistré respectivement 20 et 12 requête.
Riad L.