Alors que 2,5 millions de dosesde vaccin sont en stock : La grippe saisonnière s’installe !
Personnels médical et paramédical, pharmaciens d’officines et autorités sanitaires convergent à dire que la consultation et le vaccin sont les seuls recours pour se prémunir contre la grippe saisonnière.
« Nous recevons au niveau de notre officine une moyenne de 30 à 40 ordonnances/jour des patients qui nous viennent des cliniques privées et publiques. La majorité des malades est atteinte de grippe saisonnière. Tous les sujets que nous avons reçu ne sont pas vaccinés, notamment les enfants scolarisés et les personnes vulnérables ». C’est en ces termes que la gérante d’une pharmacie d’officine, située sur les hauteurs de la capitale, a révélé l’ampleur que prend la grippe saisonnière. Aux yeux de cette pharmacienne, le non-port de la bavette expose les populations fragiles à de « sévères cas de grippe », outre la non-vaccination qui participe fortement à la propagation du virus dans les lieux confinés, comme les marchés, les centres commerciaux, les écoles ou encore les transports en commun. Devant une polyclinique publique, située à l’entrée de Draria, un sexagénaire, visiblement contaminée par ses enfants, avoue que « la négligence est le facteur responsable de cette propagation ». Témoignant n’avoir jamais baissé sa garde et qu’il portait un masque de protection depuis le mois d’octobre dernier, l’homme est vite pris en charge par le personnel médical de cette polyclinique qui enregistre un flux quotidien considérable depuis le début du mois de décembre. « Le vaccin est disponible. Je ne vois pas pourquoi les gens refusent de se faire vacciner, alors que cet antidote coûte moins cher que les antibiotiques et tout le reste des médicaments », nous explique un infirmier sous couvert de l’anonymat. « Même vaccinés, nous sommes exposés à la contamination. Mais, les risques pour notre santé s’en trouvent réduits et le virus n’aura pas une incidence sévère sur notre organisme. On a beau sensibilisé les patients et notre entourage, mais rares sont ceux qui se rendent à l’évidence », développe notre interlocuteur. Si pour le moment, révèle-t-il, les hôpitaux ne sont pas submergés, il est clair, soutient-il, que « le virus se propagera les prochains jours avec les vagues de froid qui vont toucher le pays. » Même son de cloche du côté d’un médecin que nous avons contacté au téléphone. « Déjà en temps normal, c’est-à-dire avant l’apparition du coronavirus dans le monde, la grippe saisonnière touche tous les sujets, même ceux qui se prémunissent avec un vaccin et une bonne hygiène de vie. La raison ? Notre environnement qui néglige les règles basiques, comme la vaccination ou la prise en charge immédiate de la pathologie. Plus on tarde à consulter et à se faire soigner, plus le virus se démultiplie, devient sévère et se propage », indique ce praticien qui préconise la vaccination comme « seul moyen de juguler ce virus ». « L’autre danger réside dans l’automédication ! Parfois, les patients achètent des médicaments sans même connaître la nature de leur pathologie. La grippe, l’angine, la toux sèche et le rhume, pour ne citer que ces cas fréquents pendant l’automne et l’hiver, recèlent, souvent, des symptômes similaires, comme la fièvre, le nez qui coule ou encore les maux de tête. Encore une fois, il faut se faire vacciner et consulter avant de recourir à tel ou tel médicament », souligne ce médecin qui rappelle que le vaccin antigrippal est disponible partout.
Un pic des contaminations en janvier
Dimanche soir, le directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), le professeur Fawzi Derrar, a révélé sur les ondes de la Radio algérienne que le pays sera marqué, au mois de janvier prochain, à un pic de circulation du virus de la grippe. « Depuis le début du mois de novembre, un dédoublement du nombre des cas du virus de la grippe est constaté, par rapport à la période avant Covid-19. Nous allons assister à un pic de circulation du virus de la grippe au mois de janvier », a déclaré M. Derrar qui explique que « la sortie progressive de la période Covid-19 s’accompagne par une réémergence de certains virus respiratoires comme la grippe qui étaient pendant deux ans écrasés par ce virus ». Pis encore, souligne M. Derrar, « d’autres sous-types de la grippe sont responsables de l’agressivité et de la grande transmission de la grippe même chez les enfants de moins de 5 ans ». Et d’ajouter que « si la grippe est accompagnée par d’autres virus, le vaccin dit quadrivalent, peut prémunir contre ces quatre virus en même temps. » Du coup, préconise-t-il, « la vaccination ». En ce sens, il rappellera que les autorités sanitaires du pays disposent d’un stock national de deux millions et demi de doses de vaccin antigrippal et que « la vaccination demeure le seul moyen pour se prémunir contre la grippe », invitant les citoyens, notamment les sujets vulnérables, à se diriger vers les cliniques et les officines de pharmacies pour se faire vacciner avant que les choses n’évoluent de manière fâcheuse.
Riad Lamara