Production d’insuline : Lancement au premier trimestre 2023
La production d’insuline est l’objectif prioritaire assigné au secteur de l’Industrie pharmaceutique. Le groupe public Saïdal entend jouer les premiers rôles sur ce marché et annonce le lancement de la production dès le premier trimestre 2023.
Après plus d’une dizaine d’années d’atermoiements et des projets de partenariats pas toujours concluants en la matière, le groupe pharmaceutique public Saïdal va finalement lancer la production locale d’insuline au premier trimestre 2023. C’est du moins ce qu’a annoncé hier, sur les ondes de la Radio algérienne, la P-DG de Saïdal FattoumAkacem. La première responsable du groupe pharmaceutique a précisé que le processus de production d’insuline en Algérie se fera dans l’unité de production « Saidal Constantine », avec une capacitéde conditionnement d’un million d’unités par an.
Évoquant le dépoilement de son groupe sur les marchés étrangers, la P-DG de Saïdal a indiqué que l’entreprise qu’elle dirige «travaille selon une stratégie bien définie ». Elle précise que l’objectif et de se placer sur le marché africain.
Il est utile de rappeler que la production locale d’insuline est l’objectif qu’Ali Aoun s’est fixé dès sa nomination à la tête du secteur au mois de septembre dernier. Il a, à cet, instruit le groupe Saïdal de lancer la production d’insuline dans les délais les plus brefs, rappelant que l’unité de Constantine est habilitée à recevoir les lignes de production d’insuline. Celui-ci avait d’ailleurs rappelé qu’avec 2 millions de diabétiques insulino-dépendants, la production d’insuline dans l’objectif de réduire la dépendance aux importations était une question de souveraineté et de sécurité sanitaires. Il avait d’ailleurs rappelé que les importations d’insuline étaient «estimées à 420 millions d’euros dont 90 % dépendent d’un seul producteur».
Il est utile de noter que le ministre de l’Industrie pharmaceutique a appelé hier depuis Bouira à l’augmentation de la production de médicaments et d’équipements médicauxpour répondre aux besoins du marché national.Au cours de sa visite à Lakhdaria, où il a inspecté l’usine DIAGNOPHARM spécialisée dans la fabrication des réactifs de laboratoires et d’équipements médicaux, le ministre a demandé aux responsables de cette unité d’œuvrer davantage pour une augmentation de la production en vue de pouvoir répondre aux besoins du marché.Il les a invités à se rapprocher des laboratoires publics, pour prendre en charge leurs besoins en matière de réactifs et de matériel médical. »Cela nous aidera à réduire la facture des importations », a expliqué M. Aoun à l’adresse des responsables de DIAGNOPHARM, réaffirmant son engagement à œuvrer pour la levée de toutes les contraintes freinant le processus de développement du secteur de l’industrie pharmaceutique en Algérie.A l’occasion, le ministre a rappelé les facilités accordées dans le dossier d’inscription pour les importateurs et les producteurs de médicaments. »Je vous encourage pour ce que vous faites, et nos portes sont ouvertes pour prendre en charges vos préoccupations », a encore dit le ministre au patron de la même société.Aoun a aussi visité l’usine « Chimie pharmacie commerce multiple » (CPCM) de Lakhdaria, spécialisée dans la fabrication de médicaments, où il a souligné que sa mission principale à la tête de l’industrie pharmaceutique était d' »assainir le secteur et le booster afin de concrétiser le développement escompté ».
Dans un point de presse, M. Aoun a démenti les informations faisant état de « rupture de médicaments en Algérie », expliquant qu’il s’agissait uniquement de « tension » que connaissent certains médicaments comme « quelques antibiotiques ».A ce propos, le ministre a appelé à réduire, le plus possible, l’usage récurrent de certains antibiotiques chez l’enfant car, « ils menacent leur santé », a-t-il dit.Pour certains autres médicaments, le même responsable a expliqué que « la pénurie est mondiale » et qu’elle était « née de la hausse des prix des matières premières importées et a influé sur le marché national », estimant que « cette crise risque de s’amplifier en 2023 ».
Hocine Fadheli