En prévision du mois de Ramadhan : Tebboune veut intensifier la lutte contre la spéculation
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a instruit hier le Gouvernement d’intensifier la lutte contre la spéculation et limiter les tensions sur le marché en prévision du mois sacré de Ramadhan.
Les préparatifs du mois de Ramadhan, lequel débutera à la fin mars, ont été au menu de la réunion périodique du Conseil des ministres tenue hier. L’occasion pour le président de la République de donner des instructions fermes pour garantir les meilleures conditions d’approvisionnements du marché et éviter ainsi les tensions au cours d’un mois marqué par la hausse de la consommation des ménages. Ainsi et selon le communiqué des services de la présidence de la République qui a sanction les travaux de la réunion, le Président Abdelmadjid Tebboune a instruit le Gouvernement « de réunir toutes les conditions favorables durant ce mois sacré ». Aussi et afin de réduire l’impact de la spéculation et de la multiplication des intermédiaires sur le marché, le chef de l’État a décidé de deux mesures phares. Il s’agit en premier lieu de miser sur la vente directe en encourageant « les agriculteurs à vendre directement aux citoyens, tout en leur affectant des espaces provisoires dédiés à cette activité lors du mois sacré ». Il a surtout insisté sur la nécessaire poursuite de « la lutte contre la spéculation en gardant la même cadence tout au long de l’année et en dévoilant les spéculateurs et leurs plans à l’opinion publique ».
Stress hydrique
L’autre dossier qui accaparé l’attention lors de la réunion du conseil des ministres est celle du stress hydrique. Une question qui revêt une importance particulière au moment où la saison des pluies tarde à venir cette année et que le niveau des précipitations est loin de satisfaire pour le moment. Dans ce sens, le président de la République a donné des instructions pour la mise en place « un plan d’urgence visant à mettre en place une nouvelle politique permettant d’économiser l’eau à l’échelle nationale et de préserver la richesse hydrique souterraine ». Un plan d’urgence qui doit être préparé et mis en place en coordination entre les services de l’Intérieur, des Ressources en eau, de l’Agriculture, de l’Industrie et de l’Environnement. Il s’agit également de contrôler rigoureusement les autorisations d’exploitation des eaux souterraines destinées à l’irrigation des superficies cultivées, et appliquer les peines les plus lourdes à l’encontre des auteurs de forages non autorisés et d’activer le rôle de la Police des eaux, en charge de contrôler les champs d’utilisation des eaux dans tous les domaines et de lutter contre le gaspillage partout dans le pays.Au-delà des mesures pour économiser et préserver la ressource, il s’agit de mobiliser de nouvelles ressources, des ressources non-conventionnelles. Eaux souterraines, dessalement de l’eau de mer et épuration des eaux usées sont au cœur de la démarche. C’est ainsi que le président de la République a donné des instructions pour élaborer des études scientifiques, en urgence, pour déterminer avec précision le volume des eaux souterraines. Il a également ordonné de relancer et mettre en service l’ensemble des projets de Stations d’épuration des eaux usées à l’arrêt au niveau des wilayas, afin de les exploiter dans l’irrigation au lieu d’utiliser les eaux souterraines, et de créer des startups spécialisées dans les techniques d’exploitation des eaux usées, et ce dans le cadre de la vision de l’économie des eaux et de la sécurité hydrique. Pour ce qui est du dessalement d’eau de mer, il a ordonné d’élaborer un plan pour la généralisation des stations de dessalement tout le long de la bande côtière, afin d’éviter les répercussions de la situation climatique difficile que connaît le monde. Notons que l’intégration de cursus liés au dessalement dans les parcours de formation a été examinée lors de cette réunion. Dans ce sens, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que « les efforts consentis dans les parcours de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle présagent de bons augures, ce qui permettra de rétablir la dynamique et la vitesse naturelles du développement dans notre pays ».il a dans ce sens instruit de poursuivre le développement de la qualité de la formation, à travers des partenariats avec des instituts et des universités de renommée internationale, en vue d’échanger les expertises dans ce domaine. Le Président Tebboune a également souligné l’« impératif pour le secteur de l’Industrie de s’adapter avec le progrès opéré dans ce domaine, à travers la mise en place d’un environnement industriel spécialisé de nature à développer et à exploiter ce segment pour l’ériger en fondement supplémentaire de l’économie nationale ».
Divers dossiers examinés
Notons que divers dossiers ont été examinés lors de cette réunion. Il s’agit en premier lieu de celui lié au projet de loi relatif à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes. Dans ce contexte le chef de l’État a salué la teneur de la loi, après son adoption par le Conseil des ministres, qualifiant le texte de valeur ajoutée qui vient renforcer les textes juridiques dans le domaine de la protection des droits de l’Homme ». Le Conseil a également écouté un exposé sur le mécanisme d’approvisionnement du marché national en urée 46%. Le président de la République « a mis l’accent sur la nécessité de développer la production locale de cette matière, compte tenu de son impact positif sur l’amélioration du rendement de la production agricole, et son prix élevé sur le marché international ».
Enfin le président de la République a donné des orientations concernant le développement de la formation dans les domaines de la culture et des arts. L’occasion de mettre l’accent sur « le rôle important et déterminant du cinéma qui dépasse la notion de divertissement, et contribue à façonner l’esprit de l’individu algérien et de la société en général ».
Chokri Hafed