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Production d’insuline en full process par le laboratoire Sanofi : Aoun crève l’abcès

Ce n’est pas la première fois que le ministre de l’Industrie pharmaceutique lance un ultimatum à Sanofi. L’engagement pour la production d’insuline en full process en Algérie par le laboratoire pharmaceutique français Sanofi est loin de se concrétiser. Malgré les multiples rappels du ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, Sanofi n’a pas honoré ses engagements pour lancer dans les délais convenus dans la fabrication d’insuline en full process dans son usine implantée à Sidi Abdellah depuis le mois d’octobre 2018. Mardi soir, M. Aoun a crevé l’abcès en lançant son énième ultimatum à ce laboratoire via la représentation diplomatique française à Alger. En effet, M. Aoun qui a reçu en audience François Gouyette, ambassadeur de France à Alger, a déploré le fait que le laboratoire Sanofi n’a pas lancé ce Process dans les délais impartis. Le ministre n’est pas allé par trente-six chemins pour rappeler à François Gouyette que Sanofi s’est bel et bien engagé à produire de l’insuline en full process en Algérie dès le début de l’année 2023. Si les deux parties ont exprimé leur volonté « de soutenir et d’encourager le partenariat bilatéral, notamment à travers la relance et le renforcement de la joint-venture entre Saidal et Sanofi, en lui conférant plus d’envergure par l’élargissement de la gamme de produits pharmaceutiques fabriqués, ainsi que les aires thérapeutiques couvertes », il est clair que le Gouvernement algérien s’est lancé un défi pour réduire les importations de l’insuline à partir de cette année en encourageant les entreprises et les laboratoires implantés en Algérie à aller de l’avant. Il y a moins de quinze jours, M. Aoun avait adressé un ultimatum à Sanofi, lors de sa visite de travail à Sidi Abdellah, pour prendre en charge l’aspect production « le plus vite possible ». « Je ne reviens pas sur la fameuse machine, je vous dis ce que je pense, allez rapidement vers un assemblage manuel en attendant. Mais d’après ce que j’ai appris,  vous prévoyez une première production fin 2023. Je ne peux pas cautionner ce programme et je vais peut-être revoir votre programme d’importation d’insuline, si vous ne vous engagez pas à moyen terme à produire de l’insuline, c’est parce qu’on a annoncé votre venue pour 2023 », avait alors lancé fermement le ministre à l’égard des responsables de ce laboratoire français, rappelant avoir veillé à ce que les validations soient terminées. « Pourquoi attendre fin 2023 ? Donc les gens vont, certainement, revoir leur planning et on étudiera ensemble toutes les possibilités, mais nous sommes décidés à ce que durant 2023, au moins 50 % des besoins en insuline soit fabriqué localement. Cela fait six mois que nous projetons de fabriquer de l’insuline en Algérie », avait lancé le ministre qui estimait que Sanofi devait être au rendez-vous au même titre que les autres entreprises, à l’instar de l’unité de Novo Nordisk à Boufarik qui a entamé la production de l’insuline en stylos. Par ailleurs, lors de cette audience, le ministre a indiqué à François Gouyette que les investissements français doivent « être orientés vers des projets de production à forte valeur-ajoutée avec un transfert de technologie et une projection vers l’exportation en direction des marchés africains ». Evoquant le partenariat algéro-français et les perspectives de son renforcement dans le domaine de l’industrie pharmaceutique, les deux parties ont abordé les préparatifs de la réunion du Groupe de travail économique algéro-français (Task Force), qui se déroulera le 25 janvier en cours à Alger, ainsi que de la prochaine session du Comité mixte algéro français de coopération économique (Comefa) prévu en mars prochain à Paris. Du reste, les deux parties ont convenu de redynamiser la coopération institutionnelle algéro-française par la relance des discussions pour la signature de deux Mémorandums d’entente, dont le premier sera paraphé entre le ministère de l’Industrie pharmaceutique et le ministère français de la Santé. Quant au second mémorandum, il sera signé entre l’Agence nationale de produits pharmaceutiques (ANPP) et l’Agence française de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour encourager et soutenir la coopération entre les différentes institutions pharmaceutiques des deux pays.

Riad Lamara

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