Annaba : Des élèves, sans chauffage, transis de froid
Une fois de plus, les perturbations climatiques qui affectent la wilaya d’Annaba ont mis à nu les défaillances et les insuffisances au niveau de certains établissements scolaires de plusieurs communes.
Ce scénario se répète chaque saison hivernale lorsque le temps se refroidit avec la baisse des températures. En dépit des rapports négatifs, la situation n’a pas changé d’un iota à Annaba où le transport scolaire et le chauffage dans les classes sont quasi absents. Pour une raison ou une autre, les collectivités locales chargées de procurer les meilleures conditions de scolarisation pour les écoliers, parviennent toujours à justifier la gestion défaillante des écoles primaires. Et pourtant, l’Etat algérien dégage chaque année des sommes faramineuses pour l’entretien des établissements scolaires, tous paliers confondus, et surtout pour pallier toutes les défaillances. Mais le laisser-aller et l’insouciance à l’égard de ces carences créent des conditions désagréables. Une situation préoccupante pour les parents d’élèves et insoutenable pour les écoliers. Le fait marquant est quela plupart des établissements scolaires concernés manquent des services de base dont l’élève a besoin pendant la saison hivernale, à savoir les chauffages et le transport scolaire. Mêmes les collégiens et les lycéens de plusieurs communes à Annabasubissent de plein fouet les affres des mauvaises conditions climatiques. On ainsi citer le cas de l’école de Chabia, dans la commune d’El Bouni et El Hadjar ou encore celle d’Oued El Aneb, Tréat (Berrahal), dont l’absence criard du chauffage et du transport scolaire a fait sortir les parents d’élèves de leur mutisme ainsi que les enseignants. Les uns comme les autres ont dénoncé le laxisme des autorités concernées, les collectivités locales notamment. Une indifférence marquée lorsqu’il s’agit de petits écoliers habitants des bourgades retirées, contraints de faire 2 à 3 km pour rejoindre leur école. Un trajet à faire quatre fois par jour en recevant le froid des monts ceinturant leurs localités, à l’image du relief montagneux de l’Edough dont le piedmont est occupé par des populations, dont la plupart vivent dans la précarité. Une précarité visible à l’œil nu. Tel le cas de Chaima sœur jumelle de Saif, tous deux en deuxième année primaire, qui n’ont de protection contre le froidque le courage de leur maman qui fait un kilomètre chaque jourour les accompagner à l’école. Les parents d’écoliers qui sont commecette maman sont nombreux et dont les enfants sont transis de froid dans des salles de classes qui ne sont pas chauffées. Certains potaches apostrophés, avec leurs sourires innocents, ont tenu des propos qui nous ont glacé le cœur : ‘’Les classes sont tellement froides que l’on n’arrive même pas à tenir le stylo’’, soutiennent certains, alors que d’autres ont fait savoir qu’ils restaient ‘’avec leurs manteaux et bonnets en classe’’. Idem pour les enseignants qui exercent dans des conditions qui sont, pour le moins que l’on puisse qualifier, de déplorables. Malgré les diverses alertes lancées à qui de droit par les parents d’écoliers, la direction de l’éducation est restée inerte. Aujourd’hui, les parents d’élèves interpellent les autorités locales pour solutionner ce problème, qui risque de porter un sacré coup à la santé des élèves. De notre côté, nous avons tenté de prendre attache avec les services concernés, mais aucun responsable n’était disponible pour nous recevoir! En attendant une quelconque réaction des autorités loacles, il est utile de rappeler que le ministre de l’Education nationale a, pourtant, insisté pour que tout soit prêt pour la rentrée scolaire 2022/2023. Dans ses instructions, le ministre a mis l’accent sur la nécessité d’assurer aux élèves des repas chauds dès le premier jour de la rentrée scolaire et le chauffage dans toutes les classes de cours. Il semble que dans certains établissements scolaires du primaires notamment, les instructions du ministre de l’Éducation nationale, sont restées lettre morte.
Sofia Chahine