Sécurité alimentaire : L’Algérie se prémunit davantage
L’Algérie continue d’assurer une nette hausse de ses stocks de blé tendre et dur et a lancé l’achat de 50.000 tonnes de blé alors que les prix refluent sur le marché mondial.
L’Algérie vient d’effectuer un nouvel achat de 50 000 tonnes de blé dur à des prix très compétitifs sur le marché céréalier mondial. Selon le cabinet français Agritel qui a révélé, hier, les termes de cette acquisition, « l’Algérie est aux achats pour 50 000 tonnes de blé dur » au moment où le marché a enregistré un repli considérable des cours de blé sur Euronext, « essentiellement dans un contexte de perte de compétitivité liée à la hausse de l’euro par rapport au dollar ». Une véritable aubaine pour l’Algérie qui continue à alimenter des stocks suffisants pour faire face à la forte demande du marché, d’une part, et à relever le défi de se prémunir contre l’insécurité alimentaire, grâce à une gestion des stocks efficientes et une politique d’approvisionnement sur les marchés internationaux avisée, en concédant des achats à des prix très compétitifs, sachant que tous les achats sont réalisés en dollar américain. Cet achat, a souligné Agritel, s’est concrétisé au moment où « l’ensemble des produits étaient concernés par cette dépréciation », précisant que même si la demande à l’export pour l’origine France demeure soutenue notamment vers le Maghreb avec des coûts d’assurance compétitifs. Même si ce cabinet n’a pas précisé l’origine de cette nouvelle acquisition, le marché des céréales demeure très disputé, notamment entre la France, la Russie, l’Ukraine et les États-Unis d’Amérique. Avec cet achat, l’Algérie continue d’assurer une nette progression de ses stocks. Il faut noter également que cet achat découle d’un avis d’appel d’offres lancée par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et validé le 18 janvier dernier dans le souci de renflouer les stocks en blé dur. Par ailleurs, il convient de rappeler que l’Algérie avait acheté, avant la clôture de l’exercice de l’année écoulée, soit en novembre 2022, près de 510 000 tonnes de blé dans le cadre d’un appel d’offres international avec des prix compris entre 367 et 368 dollars la tonnes, frais de port compris. Le blé avait été expédié en deux périodes depuis les principaux pays d’approvisionnement, dont la France, avant le 31 décembre dernier. Client phare et essentiel pour le blé de l’Union européenne, en particulier de la France, l’Algérie a réussi à diversifier les origines de ses achats, contraignant certains pays exportateurs à déployer des efforts considérables pour se développer sur le potentiel marché algérien, bien que techniquement, les approvisionnements soient d’origine facultative, un volume substantiel devrait provenir de Russie et certains volumes proviendraient probablement de France. Aussi, et dans la perspective de développer de meilleures cultures pour la saison en cours, avec les dernières pluies et un climat adouci, l’Algérie devra gagner davantage du terrain sur ses importations en blé et substituer une partie de ses importations avec du blé local avant d’atteindre l’autosuffisance à moyen terme, sachant que l’objectif assigné aux producteurs, pour l’exercice de l’année 2023, est d’augmenter la capacité de production du blé à 30 quintaux/hectare, comme il a été consigné lors de la dernière réunion du Conseil des ministre. Les mesures déployées par le Gouvernement en faveur des agriculteurs ont valu des louanges à l’Algérie lors du dernier Forum économique de Davos qui a classé l’Algérie, dans son rapport, parmi « les pays leaders» dans le monde en matière de sécurité alimentaire à travers sa production nationale », soulignant que « la production agricole par habitant a doublé ces deux dernières années, grâce à l’efficacité du modèle agricole adopté par les autorités publiques ». Ces résultats s’ajoutent à ceux conclus par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui avait classé l’Algérie en première place aux niveaux arabe et africain, pendant trois années exécutives (2020, 2021 et 2022), en termes de concrétisation des objectifs du développement durable des Nations unies dans le domaine de la sécurité alimentaire.
Riad Lamara