Invités à débattre et à enrichirles trois projets de loi : Les professionnels de la presse au Parlement
Une trentaine de représentants des médias, entre syndicalistes, journalistes et éditeurs de presse, ont été invités par la Commission de la culture, du tourisme et de la communication de la chambre basse du Parlement pour des rencontres consultatives pour apporter les amendements aux trois textes de loi qui réglementent le fonctionnement des médias, notamment la loi organique sur l’information, la loi sur l’audiovisuelle et la loi sur la presse écrite et électronique et de proposer un texte de loi relatif à la publicité et un cadre qui protégerait les journalistes.
En effet, la Commission de la culture, du tourisme et de la communication de la chambre basse du Parlement a, officiellement, invité les représentants des organisations professionnelles et des syndicats de journalistes, à l’instar du Syndicat national des journalistes algériens, l’Organisation nationale des journalistes sportifs algériens, le Conseil national des journalistes algériens, le Syndicat des journalistes de télévision et le Syndicat national des éditeurs de presse, pour débattre, demain jeudi, des trois projets de loi relatifs au secteur des médias et de la communication, dont la loi organique sur l’information, et les lois sur l’audiovisuel, la presse écrite et électronique que le Gouvernement a transmis au Parlement. L’objectif étant d’enrichir les trois textes au niveau de ladite commission, mais surtout d’apporter des correctifs et des amendements à certaines dispositions, notamment celles qui recèlent un caractère purement pénal, ladite commission organisera cette rencontre au Parlement pour écouter les doléances des représentants des journalistes et les éditeurs de presse pour crever l’abcès autour de ces texte de loi, notamment la loi organique sur l’information, dont la teneur est loin de faire l’unanimité au sein de la corporation. Si dans la journée d’hier les députés ont auditionné une vingtaine de propriétaires de journaux, issus de la presse écrite et électronique, la même commission s’attèle à auditionner, ce mercredi, six responsables de chaînes de télévision privées. Ces rencontres consultatives seront suivies, dès dimanche prochain, par l’examen de toutes les dispositions et des amendements qu’il faudra apporter à ces trois aux textes juridiques, avant qu’ils ne soient envoyés en séance plénière pour un débat général. Cela va sans dire, la dite commission s’est engagée à ne pas adopter directement les dispositions issues du débat général à l’APN. En effet, ses membres ont indiqué que les propositions d’amendements formulés au niveau des groupes parlementaires et de la plénière seront envoyés aux professionnels des médias pour enrichissement avant leur approbation. Il faut noter également que ces auditions constituent une opportunité pour les représentants des médias, syndicats et éditeurs, pour remettre sur la table l’éternel problème de la répartition de la manne publicitaire à travers les médias nationaux. En ce sens, cette rencontre sera une aubaine pour débattre de la nécessaire et urgence promulgation d’un projet de loi relatif à la publicité, un projet qui tient en haleine les professionnels du métier depuis des lustres. D’autant que la même commission avait auditionné, dimanche dernier, la PDG de l’Agence nationale pour l’édition et la publicité (ANEP) pour tenter de connaître en profondeur ses mécanismes de fonctionnement et de distribution de la publicité, un sujet qui s’est taillé la part du lion dans les discussions précédentes au niveau de ladite commission. En ce sens, les députés ont relevé lors de ces premières auditions que la situation socioprofessionnelle précaire des journalistes qui prévaut actuellement dans les médias est, en grande partie, lié à la répartition de la publicité dans les médias et au cadre législatif inexistant qui permettrait une équité dans sa distribution. Autre point qui sera débattu, le contrôle et la régulation du secteur des médias en Algérie, avec la nécessité d’octroyer des sièges aux professionnels du métier dans les organes censés réguler et imposer un code d’éthique et de déontologie au lieu d’une prescription de dispositions pénales dans le Code de l’information. Il convient de rappeler que la même commission avait déjà entendu des professeurs spécialisés dans le domaine, ainsi que des journalistes et des organismes liés au secteur, et des travailleurs des médias tels que les directeurs des institutions médiatiques publiques. Des groupes parlementaires au sein de la deuxième chambre du Parlement se sont également engagés à apporter leur pierre à l’édifice en invitant, au sein du Parlement, des représentants des médias, notamment des journalistes, pour discuter de plusieurs chapitres, dont celui de la liberté de la presse, l’accès aux sources d’information, la répartition de la manne publicitaire, la situation socioprofessionnelle et les cadres juridiques qui permettraient de protéger le journaliste dans l’exercice de son métier.
Riad Lamara