Proche-Orient : Le séisme en Turquie et en Syrie a fait plus de 11.200 morts
Le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie, lundi 6 février, a fait plus de 11.200 morts, selon les derniers bilans officiels diffusés hier. Un bilan terrible qui est toujours provisoire. Le nombre de morts en Turquie atteint 8 574, a annoncé le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s’est rendu dans la ville de Kahramanmaras, épicentre du tremblement de terre. En Syrie 2 662 corps ont été retirés des décombres. Selon le président turc, 50.000 personnes ont été blessées et secourues, trois jours après le sinistre. Les médecins et autorités syriennes pour leur part ont évoqué 5.000 blessés. «Nous avons eu des difficultés au départ avec les aéroports et sur les routes mais aujourd’hui ça va mieux et ça ira encore mieux demain », a affirmé le chef de l’État turc pour désamorcer les critiques et la colère qui émergent face à la lenteur des secours. «Nous avons mobilisé toutes nos ressources, l’État fait son travail avec l’Afad (organisme de secours public) et les municipalités concernées avec tous les moyens à sa disposition», a-t-il martelé. Recep Tayyip Erdogan a également annoncé la distribution de 10.000 livres turques (494 euros) à chaque famille touchée. L’aide internationale a commencé à arriver en Turquie mardi où un deuil national a été décrété pour sept jours. Il s’agit d’ores et déjà du pire bilan que la Turquie ait connu depuis 1999, lorsque 17 000 personnes avaient péri, dont un millier à Istanbul. En Syrie, le bilan devrait «grimper considérablement car des centaines de personnes restent piégées sous les décombres », selon les Casques blancs (volontaires de la protection civile) dans les zones rebelles. A signaler qu’une vingtaine de combattants présumés du groupe État islamique (EI) se sont évadés d’une prison syrienne lors d’une mutinerie à la faveur du tremblement de terre qui a secoué la région, a indiqué à la presse une source au sein de l’établissement. La prison militaire de Rajo, située près de la frontière turque au nord-ouest de la Syrie, compte quelque 2000 détenus, dont environ 1300 soupçonnés d’avoir combattu pour l’EI. Elle héberge aussi des combattants kurdes. «À la suite du tremblement de terre, qui a affecté Rajo, les détenus ont lancé une mutinerie et ont pris le contrôle de certaines parties de la prison», a indiqué à la presse cette source. «Environ vingt prisonniers se sont évadés (…) On pense qu’il s’agit de membres de l’EI», a ajouté cette source, qui n’a pas souhaité être identifiée. Située en zone rebelle, la prison de Rajo est contrôlée par des forces pro-turques. Le séisme d’une magnitude de 7,8, dont l’épicentre s’est situé à moins de 100 km de Rajo, près de Gaziantep en Turquie, a notamment fragilisé les portes et les murs de la prison, a indiqué la source.
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