Un audit approfondi lancé sur instruction du Président de la République : Des entreprises publiques sous la loupe
Créée en mars 2022 auprès de la Présidence de la République, l’Inspection générale des servicesest àpied d’œuvre dans plusieurs établissements et entreprises étatiques. C’est dans ce contexte que le complexe Sider El Hadjar à Annaba fait, depuis plusieurs semaines, l’objet audits financiers, nous confient des sources auprès de la direction du complexe sidérurgique. Selon les explications apportées par nos sources, plusieurs entreprises et sociétés publiques sont sous la loupe des enquêteurs à travers le territoire national. Le processus d’inspection intervient, nous dit-on, sur instruction du président de la République. Depuis le début de décembre 2022, le champ d’action de l’Inspection des services ne cesse de s’élargir, ciblant des enquêtes dans tous les secteurs publics. Ainsi, depuis plusieurs semaines, l’inspection générale des services est à pied d’œuvre au niveau du complexe de l’EPE Sider El Hadjar. Selon les indiscrétions, la gestion de l’entreprise comme celle des œuvres sociales sont passées au peigne fin. Au terme de cette inspection, il a été constaté un manquement grave dans la législation en vigueur dans la gestion des œuvres sociales, nous confie-t-on. Le comité de participation (CP) de l’entreprise, en fin de mandat, n’a été renouvelé que plusieurs mois après expiration du mandat, poussant l’inspection du travail de les mettre en demeure. Devant cette situation, l’ancien président du CP, élu dernièrement secrétaire général du syndicat d’entreprise, a été auditionné par les inspecteurs, mais rien n’a filtré du contenu de cette audition.
Il faut également rappeler que l’union de wilaya l’UGTA à Annaba a été entaché par un scandale de détournement de quelques 4 milliards de centimes, collectés pour l’achat d’un générateur d’oxygène, durant la pandémie de Covid-19. Soulignons qu’à ce jour, rien n’a filtré sur le traitement de cette affaire qui a été rappelons-le, à l’origine d’une vive tension entre l’UGTA et les sidérurgistes du complexe Sider.
Par ailleurs et comme souligné ci-dessus, le champ des prérogatives de l’inspection générale des services étant étendu à plusieurs secteurs d’activités publiques, il n’est pas écarté que l’établissement portuaire d’Annaba soit la prochaine étape. Puisque convient-il de le rappeler, les deux premiers ports à avoir fait l’objet d’audites, étaient les deux ports respectifs de Bejaia et de Skikda. Les inspections effectuées dans ces deux établissements portuaires de l’est du pays, ont concerné, pour le premier, les comptes des œuvres sociales du syndicat de l’entreprise relevant de l’UGTA locale de Bejaia, où il a été découvert rappelons-le, un trou financier de près 110 millions de dinars. S’agissant de l’Entreprise portuaire de Skikda (EPS), la situation était plus grave. Les inspecteurs ont découvert un trou financier de huit milliards de dinars dans les fonds des œuvres sociales. Il s’agit de pas moins de 35 chèques totalisant cette somme colossale sans justificatifs. Le président du comité de participation n’a pas pu justifier cette ‘’dépense’’. Autres entreprise portuaire, sur la liste des inspecteurs, celle du port d’Oran.
Sofia Chahine