À la UneActualité

Abdelmadjid Tebboune aux assises nationales de l’agriculture : « L’Algérie est sur le point d’atteindre l’autosuffisance »

L’Algérie n’est pas loin d’atteindre son « autosuffisance alimentaire ». C’est ce qu’a affirmé, hier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a d’ailleurs tenu à mettre en avant le fait que le secteur de l’agriculture, avec une valeur de production de 4.550 milliards de dinars, a contribué à hauteur de 14,7% dans le PIB. A l’horizon 2024-2025, l’Algérie pourra atteindre son autosuffisance alimentaire, a-t-il encore lancé, pour peu que les mesures prises dans ce sens soient mises en application.

L’Algérie a réalisé de bonnes performances dans le secteur agricole ces dernières années. Intervenant, hier, en ouverture des assises nationales de l’agriculture, qui se sont tenues au palais des nations, sous le thème  »Agriculture: sécurité alimentaire durable », le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis en avant ces « résultats positifs réalisés ces dernières années dans le secteur de l’agriculture », qui contribue, a-t-il dit, « à hauteur de 14,7% dans le PIB (produit intérieur brut) ». Il a indiqué, à cet effet, que durant l’année 2022, la valeur de la production agricole nationale était de 4.550 milliards de dollars, en hausse de 38% par rapport à 2021. Ce qui a fait que la couverture des besoins nationaux a atteint un taux de 75%. Ceci, sachant que le secteur emploie, a-t-il encore ajouté, près de 2,7 millions de personnes. Des résultats qui font que le pays est sur le point d’atteindre l’autosuffisance, même si, comme l’a signalé le chef de l’Etat, il n’est pas possible « d’être autosuffisant dans tous les produits ». « Nous ne sommes pas loin de notre autosuffisance alimentaire », a ainsi déclaré Abdelmadjid Tebboune, pour qui, il ne reste que « quelques pas », pour arriver, « à l’horizon 2024-2025 », à l’autosuffisance. « J’ai le sentiment que nous ne sommes pas très loin d’atteindre notre autosuffisance alimentaire. Il ne reste que quelques étapes et nous y parviendrons », a-t-il déclaré.

Une question de souveraineté

Par ailleurs, celui-ci a indiqué que le secteur pourrait contribuer à diversifier les recettes du pays. « Nous comptons sur le secteur agricole pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures », a-t-il encore ajouté, priant les agriculteurs et les responsables du secteur de consentir plus d’efforts, « pas parce que c’est une obligation mais par conviction », a-t-il précisé, pour atteindre cet objectif. Les enjeux sont importants. Au-delà de l’autosuffisance, il est question de la souveraineté de la décision. Le défi de la sécurité alimentaire est donc « en tête des priorités » et « une soupape de sécurité à laquelle les gouvernements demeurent attachés ». Abdelmadjid Tebboune a, dans ce sens, cité ce qui se passe dans « certains pays européens producteurs », avec les pénuries qui touchent certains produits alimentaires auxquels ils font face ces derniers temps. Pour lui, si un pays veut garder sa souveraineté de décision, « il doit garantir son alimentation ». Le président de la République a, à cet effet, insisté sur quelques aspects susceptibles de contribuer à faire avancer encore plus les choses dans le secteur. Ainsi, en plus du problème du foncier agricole « qui doit être définitivement réglé », il a évoqué la nécessité d’avoir des « chiffres exactes », notamment par rapport à « la production céréalière ». Il a tenu, dans le même ordre, à rassurer les agriculteurs pour ce qui est des recensements, qui ne vont pas conduire, a-t-il précisé, « à plus de d’impôts », mais à aider « à mettre en place des stratégies ». Il a rappelé, par conséquent, « l’impérative numérisation du secteur agricole pour définir avec exactitude les chiffres de la production et exploiter les terres agricoles ». La numérisation va permettre d’avoir des chiffres plus précis. Abdelmadjid Tebboune a fait référence par exemple au chiffre avancé de 29 millions de têtes de cheptel ovin, alors qu’il est concrètement de 19 millions de têtes. Tout cela, en plus de l’exploitation de la ressource humaine, en invitant les jeunes à s’orienter vers l’agriculture, dans le cadre des sociétés innovantes.

De bonnes performances

Soulignant par ailleurs que le pays a réalisé de très bonnes performances dans certaines filières du secteur agricole, comme c’est le cas pour les fruits et légumes, en citant la production de la pomme de terre par exemple, « qui a fait que les prix soient de plus en plus stables », le chef de l’Etat a mis en exergue la nécessité de développer la culture céréalière, notamment dans le Sud du pays. Il a rappelé que l’Algérie produit près de la moitié des 9 millions de tonnes consommés annuellement et qu’il est possible de couvrir le manque à produire. « A moins de 60-70 quintaux/hectare dans le Sud ce n’est pas vraiment rentable, mais il est possible d’atteindre cet objectif », a-t-il précisé. A noter, par ailleurs, que le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a rappelé, lors de son intervention, toutes les décisions prises par le Président pour impulser une dynamique dans le secteur. Il a cité, à cet effet, entre autres, celles en lien avec le foncier agricole, le cadre législatif, le raccordement des exploitations agricoles à l’électricité ou encore l’augmentation du prix d’achat des céréales auprès des agriculteurs. Ces assises de l’agriculture, auxquelles ont assisté de hauts responsables de l’Etat, des membres du gouvernement ainsi que des représentants du secteur, ont été organisé à l’effet de « mettre en valeur les principales réalisations du secteur au cours des dernières années, renforcer les acquis enregistrés dans les différentes filières agricoles et poursuivre les mesures visant à assurer une sécurité alimentaire durable ». Le président de la République avait profité de l’occasion pour honorer des exploitants agricoles, « en reconnaissance de leurs efforts pour la promotion du secteur agricole et l’amélioration de son rendement en vue de réaliser la sécurité alimentaire ».

Elyas Nour

Ils ont dit :

Rezig : 70.000 t de fruits et légumes exportés

Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a indiqué hier lors de son intervention aux Assises nationale de l’agricultureque près de 70.000 tonnes de fruits et légumes ont été exportés pour plus de 63 millions de dollars durant les 11 premiers mois de 2022.L’Algérie a exporté 83.200 tonnes usd de fruits et légumes en 2021 pour 82,4 millions de dollars, contre 78.500 tonnes (75,4 millions usd) en 2020.Selon le ministre, l’Algérie a mis en place une stratégie pour la commercialisation de ces produits via l’élaboration d’un programme devant améliorer et activer les réseaux de commercialisation en appuyant la commercialisation des fruits et légumes à travers les marchés de gros et de détail, faisant état de la réalisation de 7 nouveaux marchés par l’entreprise publique économique (EPE) « MAGRO », réceptionnés ces 3 dernières années à travers les quatre coins du pays.

Arkab : La production d’engrais couvre l’intégralité de la demande

Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab a affirmé, hierlors des Assises nationales de l’agriculture, que la production nationale d’engrais avait connu un bond qualitatif ces dernières années lui permettant de couvrir désormais l’intégralité de la demande locale. « L’intégralité de la demande intérieure d’engrais a été couverte grâce à la production nationale qu’assurent le Groupe Sonatrach et ses partenaires, renforçant le marché national avec plus de 300.000 tonnes d’urée », a-t-il dit.Le ministre a, dans le même contexte, souligné la signature de 116 contrats d’approvisionnement en engrais avec le Groupe ASMIDAL et des opérateurs privés, en vue d’assurer son approvisionnement à travers l’ensemble du territoire national sans recourir à l’importation.Il a également mis en avant les mécanismes adoptés pour assurer la stabilité des prix sur le marché national, qui « ont permis de protéger l’agriculteur algérien des fluctuations des prix internationaux d’engrais qui n’ont eu de cesse d’augmenter et ont atteint des niveaux très élevés ».Le ministre a rappelé, dans ce contexte, l’importance du projet du complexe de phosphate à l’est du pays devant alimenter le marché intérieur en matière première pour la production des engrais composés et exporter la surproduction pour augmenter le volume des exportations du pays hors hydrocarbures.

Zeghdar : 31.000 entreprises agroalimentaires

Le ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar, a affirmé, hier lors d’un allocution aux Assises nationales de l’agriculture, que le nombre d’entreprises activant dans la filière des industries alimentaires a atteint actuellement plus de 31.000 entreprises employant près de 170.000 travailleurs.Zaghdar a fait savoir que « l’activité de ces entreprises a permis de relever la contribution des industries alimentaires dans le PIB industriel à près de 50% ».En dépit de ces progrès, le secteur « continue de recourir à l’importation pour satisfaire la demande locale croissante », d’où l’impératif d’accorder la priorité aux industries alimentaires, a souligné le ministre.Pour ce faire, le ministère de l’Industrie a fixé trois principaux défis à relever, à savoir l’adaptation technologique des entreprises et leur ouverture sur l’innovation pour réaliser la qualité et la capacité concurrentielle, la création d’un cadre de dialogue intersectoriel permettant à toutes les forces actives d’exprimer leurs préoccupations, de prendre les mesures nécessaires de manière participative et de valoriser les matières premières nationales et leur fabrication afin d’encourager le recours à la production locale.

R.N.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *