Opep+ : Vers un maintien du statu quo ?
Face à la persistance des incertitudes qui affectent le marché pétrolier, l’Opep+ pourrait opter pour le statu quo et maintenir les quotas de production actuels jusqu’à la fin 2023.
Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés signataires de la Déclaration de coopération devraient se réunir dans une dizaine de jours pour décider de l’approche à adopter en ce qui concerne l’offre sur le marché pétrolier. Et les regards sont tous rivés vers l’Opep+ et la décision qu’elle pourrait prendre, notamment dans un contexte de déclin des cours. Les prix du baril ont atteint des plus bas de 15 mois, ces derniers jours, ce qui a laissé supposer une réaction des producteurs pour stabiliser les prix. Il semble, cependant, que l’Opep préfèrerait le « wait & see » pour le moment, au regard des incertitudes qui persistent et des facteurs conjoncturels qui infléchissent les cours. Des facteurs spéculatifs et qui n’ont aucun lien avec les fondamentaux du marché, assure-t-on. En effet, des sources de l’Opep+ ont assuré hier aux agences de presse internationales, que l’Opep+ s’achemine à maintenir la politique actuelle de production au cours de la prochaine réunion prévue le 3 avril. L’AFP, qui cite trois délégués de l’Opep +, indique que ne devrait pas modifier sa politique de production et devrait maintenir les quotas actuels jusqu’à la fin 2023. Ainsi, malgré la récente chute des prix du pétrole causée par les inquiétudes concernant la santé des secteurs bancaires américain et européen, l’Opep+ devrait continuera à s’en tenir à la décision prise le 2 octobre dernier concernant la réduction de la production de 2 millions de barils par jour jusqu’en 2023 et ne prévoit pas de réductions supplémentaires pour soutenir les prix. Les délégués de l’Opep+ ont également souligné que la récente chute des prix du pétrole était due à la spéculation et non aux fondamentaux du marché pétrolier, explique-t-on. Le prince Abdulaziz bin Salman, le ministre saoudien de l’énergie, a également déclaré que l’OPEP+ maintiendrait ses objectifs de production de pétrole inchangés jusqu’à la fin de l’année, compte tenu du niveau élevé d’incertitude qui règne sur les marchés mondiaux et de la croissance économique mondiale. La Russie a également déclaré qu’elle continuerait sa réduction de production de pétrole jusqu’à la fin du mois de juin. Les analystes d’Energy Aspects ont noté que l’OPEP+ attendra que les marchés financiers se stabilisent avant de prendre des mesures pour répondre à la chute des cours du pétrole. Le marché pétrolier reste volatile et soumis à des facteurs externes tels que la santé des secteurs bancaires et l’économie mondiale, ce qui pourrait affecter les prix du pétrole à court terme.
Hier, les prix du pétrole repartaient en légère baisse hier. Vers 10H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai perdait 0,37% à 75,04 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, abandonnait 0,34% à 69,43 dollars. Les deux références mondiales de l’or noir avaient touché lundi leurs niveaux les plus bas depuis décembre 2021.
Pour Craig Erlam, analyste d’Oanda, cette légère baisse des cours met en évidence des « inquiétudes » encore présentes, autour des « conséquences potentielles à plus long terme pour l’économie » de la récente crise bancaire.
Hocine Fadheli