Ses revenus à l’export ont presque doublé en 2022 : Une année faste pour Sonatrach
L’année 2022 aura été, assurément, favorable pour la Sonatrach. La hausse des prix brut et surtout du gaz ont permis de booster les revenus à l’export qui ont presque doublé. Au-delà, 2022 a surtout permis à Sonatrach de redéployer des investissements dans l’amont, la pétrochimie et les ENR.
La hausse des prix du pétrole et du gaz ont largement bénéficié à la Sonatrach en 2022. Les résultats préliminaires que le groupe pétro-gazier national a publié hier sont sans équivoque. Le Groupe a réalisé des recettes à l’export de près de 60 milliards de dollars
60 milliards de dollars à l’export, un niveau qui n’a plus été atteint depuis la fin des années 2000. En 2021, la Sonatrach qui a avait déjà enregistré une hausse de 73% de ses recettes à l’exports avait annoncé un chiffre d’affaires de 35,4 milliards de dollars. Autant dire que la crise que le groupe a connu dans le sillage de la pandémie du covid-19 est passée.
Au-delà de la hausse spectaculaire des recettes à l’export, l’année 2022 a été marquée par un repositionnement de la Sonatrach que les marchés, gaziers notamment. Le conflit en Ukraine et crise gazière en Europe y sont, bien entendus pour beaucoup. Dans son bilan provisoire, au chapitre de la commercialisation, la Sonatrach rappelle avoir renégocier plusieurs contrats gaziers au regard de la hausse qui a marqué les cours l’année dernière. Elle évoque surtout son positionnement comme l’un des principaux fournisseurs de gaz sur le bassin méditerranéen. 2022 a ainsi permis à la Sonatrach de prendre la place de premier fournisseur de gaz naturel de l’Italie, de second fournisseur de l’Espagne, et de premier fournisseur de GNL de la Turquie et de la Grèce. Le groupe pétro-gazier public a également conclu plusieurs nouveaux contrats de fourniture de gaz à long terme en sus d’avoir placé pas moins de 4 milliards M3 de gaz sur le marché spot. La Sonatrach évoque ainsi la conclusion d’un accord avec le Groupe énergétique Grec DEPA pour la prolongation du contrat à long terme relatif à la vente et à l’achat de GNL au niveau du marché Grec. Il y a aussi la signature d’un accord avec l’Italien ENI dans le but d’augmenter le volume de gaz exporté en utilisant les capacités disponibles du Gazoduc Enrico Mattei (Transmed) avec de nouvelles clauses contractuelles liées à la révision des prix et la signature d’un accord avec ENEL dans le cadre des contrats d’achat et de vente de gaz naturel destiné aux marchés italien et espagnol, avec l’ajustement du prix de vente en fonction des conditions du marché. Le bilan rappelle aussi la signature d’un accord avec ENGIE dans le cadre des contrats d’achat et de vente de gaz naturel, via le gazoduc Medgaz et d’un autre accord avec Naturgy de vente et d’achat de gaz naturel via le gazoduc Medgaz, avec une révision des prix contractuels au vu des évolutions du marché. Enfin Sonatrach rappelle la signature d’un contrat d’achat et de vente de gaz naturel avec la société slovène GEOPLIN pour approvisionner la Slovénie en gaz naturel via le gazoduc reliant l’Algérie à l’Italie. Cet accord permet à SONATRACH de récupérer sa part de marché slovène mais aussi de contribuer à satisfaire la demande du marché européen en gaz naturel.
5,5 milliards de dollars d’investissements
Bien entendu, la Sonatrach a mis à profit cette conjoncture favorable pour redéployer ses investissements notamment dans l’exploration et la production d’hydrocarbures. Le bilan préliminaire de la firme indique ainsi que la Sonatrach a consenti pas moins de 5,5 milliards de dollars d’investissements qui lui ont permis d’augmenter la production primaire d’hydrocarbures et de multiplier les découvertes de nouveaux puits notamment en effort propre. Le bilan fait ressortir une hausse de la production d’hydrocarbures primaires de 2% laquelle passe de 185,2 millions de tonnes équivalent pétrole en 2021 à 189,6 millions TEP en 2022. Il évoque aussi 15 nouvelles découvertes dont 3 en partenariat. Au volet partenariat la Sonatrach rappelle la signature dans le cadre de la loi 19-13 de 2019 sur les hydrocarbures, de trois contrats de partage de production, le premier avec ENI, le deuxième avec SINOPEC et le dernier avec le consortium Occidental Petroleum Corporation, ENI et TotalEnergies.la firme précise qu’à travers ces trois contrats, elle prévoit avec ses partenaires de mobiliser environ six milliards de dollars pour développer les champs concernés, en améliorant l’extraction du pétrole brut, du condensat, du gaz de pétrole liquéfié et du gaz naturel tout en prolongeant la période d’exploitation des champs en question. Et de préciser avoir mené des discussions avec d’autres compagnies intéressées par de nouveaux projets d’exploration et de développement. « La conclusion de ces contrats témoigne de l’attractivité de la nouvelle loi 19-13 sur les hydrocarbures d’une part, et des efforts consentis par l’Algérie pour améliorer le climat des affaires et permettre aux investisseurs, notamment étrangers, d’évoluer dans un environnement concurrentiel, d’autre part », précise la compagnie.
La compagnie évoque enfin les projets lancés dans le cadre de la pétrochimie et annonce entre autres, le lancement de la réalisation du complexe de production de Méthyl Tert-Butyl Ether « MTBE » utilisé comme additif pour la fabrication d’essence sans plomb au niveau des raffineries de SONATRACH, ainsi que la finalisation du FEED pour le projet de Déshydrogénation du Propane et Production du Polypropylène PDH-PP Arzewet du FEED et lancement du processus du choix du constructeur pour la réalisation, en effort propre, d’un complexe de production de Linear Alkyl-Benzene (LAB), produit utilisé dans l’industrie des détergents. Elle a également évoqué la finalisation du FEED pour le projet de Déshydrogénation du Propane et Production du Polypropylène PDH-PP en Turquie d’une capacité de 450 000 tonnes par an.
Enfin et en matière de transition énergétique, la Sonatrach rappelle la signature d’un mémorandum d’entente avec la société allemande VNG AG pour la réalisation des projets d’hydrogène vert et d’ammoniac et d’un accord avec le partenaire ENI, afin de mener des projets pilotes pour l’hydrogène vert et les biocarburants. Elle évoque également la pose de la première pierre d’une nouvelle centrale solaire photovoltaïque “BRN2″ dans le cadre de partenariat avec ENI et l’inauguration d’un laboratoire spécialisé dans l’énergie solaire ouvert aux Universités à des fins de recherche.
Samira Ghrib