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Surconsommation durant le mois de Ramadhan : Une problématique de santé publique

C’est un sujet qui revient chaque année au mois de Ramadhan. La consommation, ou plutôt la surconsommation durant ce mois sacré est un thème qui accapare les campagnes de sensibilisation des services du ministère du Commerce et des associations de consommateurs. Une question au cœur de la problématique liée à la hausse de la demande et des tensions qui affectent le marché à chaque mois de Ramadhan et au gaspillage alimentaire qui atteint des proportions ahurissantes durant cette période. Une question qui s’impose aussi comme un enjeu de santé publique. Car au-delà de la consommation excessive d’aliments, c’est la nature des repas des jeûneurs, souvent gras et sucrés, et qui aggravent la prépondérance de centaines maladies à l’image du diabète qui suscite le débat. C’est d’ailleurs sur cet aspect-là que l’association « Aman » pour la protection des consommateurs d’axer sa communication sur le sujet lié à la consommation. Intervenant lors d’une rencontre sur « l’implication des citoyens dans le processus d’amélioration du cadre de consommation », organisée par le Forum d’El Moudjahid, le président de l’association, Hassan Menouar a déploré « la frénésie qui caractérise le comportement du citoyen durant le mois sacré, en adoptant une surconsommation en produits alimentaires, et ce, au détriment de sa santé ». Qualifiant cette attitude d' »inquiétante », il a estimé que celle-ci démontre une « absence de culture qui entraine des habitudes négatives en matière de consommation », à l’instar de celles consistant à « devoir manger plus durant Ramadhan. Ce qui se répercute, par conséquent, par des tensions sur certains produits », a-t-il relevé, citant notamment les viandes et les huiles. Tout en soulignant les aspects néfastes d’une consommation excessive sur la santé, il a préconisé, pour y remédier, la nécessité d’inculquer « une meilleure culture consumériste », le renforcement du cadre législatif régissant la production des denrées alimentaires ainsi que « la régulation » du marché des viandes, fruits et légumes. De même qu’il a appelé à « une réconciliation entre les consommateurs et les commerçants et avec les modèles de consommation ancestraux, en fonction du contexte et de la spécificité régionale de chacun », en insistant sur l’importance de privilégier les produits nationaux. L’intervenant a, en outre, déploré le gaspillage des produits de large consommation, fréquemment observé durant le mois sacré, appelant à agir pour mettre un terme à ce problème. D’autres intervenants représentant les secteurs concernés par cette problématique de santé publique ont également insisté sur la nécessité pour le citoyen de préserver sa santé à travers une alimentation plus saine, à l’instar de Dr Djamila Nadir, sous-directrice de la Prévention des facteurs de risque des maladies non transmissibles au ministère de la Santé, qui a notamment alerté sur les dangers d’une surconsommation du sucre. A ce propos, elle a fait savoir qu’une grande proportion de personnes en pré-diabète basculent vers cette maladie durant le mois de jeûne, insistant sur la notion de « responsabilité » de tout un chacun face à la qualité de sa consommation en produits alimentaires. De son côté, le Secrétaire général de l’Union générale des Commerçants et Artisans algériens (UGCAA), Hezab Benchohra, a déploré « l’économie parallèle qui porte atteinte aux vrais commerçants », plaidant pour « un plafonnement des prix en prenant en compte toute la chaine de production, du premier au dernier maillon ». « En dépit du soutien dont bénéficient les producteurs de viande rouge de la part de l’Etat, la production demeure insuffisante. Or, la consommation de ce produit ne doit pas être un privilège pour le citoyen durant le mois de Ramadhan mais assurée tout au long de l’année », a déclaré, pour sa part, le président de la Fédération nationale des Viandes rouges et dérivées, Kheir Merouane.

Chokri Hafed

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