Numérisation de l’administration fiscale, des Douanes et des Domaines : L’ultimatum de Tebboune
La numérisation du secteur des finances et des administrations publiques qui en dépendent est une priorité pour le président de la République, qui l’estime nécessaire à la concrétisation des réformes destinées à assainir la sphère économique. Il a ainsi fixé un délai de six mois au maximum à l’Exécutif pour numériser l’administration fiscale et les services des domaines.
Le président de la République affichait, il y a quelques semaines, on exaspération de voir le processus de numérisation piétiner. Au cours d’un entretien avec des représentants de médias nationaux au mois de février dernier, Abdelmadjid Tebboune a souligné que la numérisation est une priorité pour lui depuis 3 ans au regard de son importance dans la lutte contre la corruption, la transparence et la maîtrise des données liées à la gestion de l’économie nationale. « La numérisation est réelle et fiable. De plus, elle ne ment pas, ne falsifie pas les données et fournit la rapidité nécessaire pour résoudre les problèmes » en fournissant des chiffres exacts, a-t-il souligné. Depuis, et un remaniement gouvernemental plus tard, le Président Tebboune entend bien rectifier le tir et ne compte pas y aller par 36 chemins. Cette fois, il a fixé un ultimatum à son nouvel exécutif pour donner corps à cette numérisation escompté. Hier, au cours de la réunion périodique du Conseil des ministres, le Chef de l’État a ordonné au ministre des Finances et à la ministre de la Numérisation de mettre en œuvre le projet de numérisation de l’administration des impôts, des Douanes et des Domaines dans un délai ne dépassant pas les 6 mois comme première étape avant la numérisation globale. Le Président Tebboune a affirmé que l’objectif de la numérisation n’est pas simplement la modernisation des transactions administratives qui sont déjà présentes dans ce domaine, mais c’est une question de sécurité nationale et de service aux citoyens, en particulier pour l’identification précise des biens de l’Etat et des particuliers. Selon un communiqué des services de la présidence de la République qui a sanctionné les travaux de la réunion, le Chef de l’État a également souligné la nécessité de recourir, pour la réalisation de cet objectif vital pour l’Etat, aux meilleurs experts, compétences nationales et bureaux d’études internationaux. Il a également ordonné la création d’une banque de données algérienne laquelle doit être immédiatement mise en place par le ministère des Finances pour faciliter les tâches de différentes institutions de l’Etat et pour assurer l’exécution de leurs missions envers les citoyens de manière optimale et efficace.
Notons que cette réunion a permis de se pencher sur plusieurs dossiers économiques majeurs. C’est ainsi que le dossier relatif à l’ouverture du capital des banques publiques a été examiné. Dans ce sens, le Président Tebboune a insisté sur sur le principe de transparence pour engager la réforme financière et s’adapter aux mutations internationales dans ce secteur, pilier de l’économie nationale. Il a également ordonné d’accélérer le processus d’ouverture du capital des banques publiques « suivant une méthode scientifique et savamment étudiée qui encourage le changement de l’ancien mode de gouvernance, reposant actuellement sur l’administration au lieu de l’efficience économique », souligne-t-on. Il en est de même pour l’ouverture des succursales de banques algériennes à l’étranger et la création de la Banque de l’Habitat. Le Chef de l’État a insisté sur l’accélération de l’opération d’ouverture des banques algériennes à l’étranger, en veillant à parachever toutes les procédures selon une approche nouvelle et efficace. Il a également ordonné de rattraper le retard accusé dans le lancement de la banque de l’habitat par la réduction des délais arrêtés pour son entrée en service.
Trois décrets pour la gestion du foncier
Enfin et en ce qui concerne le dossier relatif à la gestion du foncier économique, le Président de la République a ordonné l’élaboration de trois projets de décrets présidentiels régissant la répartition du foncier économique, touristique et urbain. Il a également souligné que la création, l’organisation et la gestion des zones industrielles doivent répondre à une nouvelle vision qui attire les investissements, y compris les investissements privés. Il a aussi insisté sur la nécessité de faire la distinction entre les investissements économiques, touristiques et urbains, gérés par les agences foncières, afin de consacrer la transparence et d’atteindre l’efficacité économique. Il a enfin chargé le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, de préparer un exposé à présenter au Conseil des ministres, sur les perspectives de la nouvelle ville de Boughezoul, « afin d’entamer son urbanisation et son exploitation optimale, d’autant que le projet est sans âme depuis son lancement il y a des décennies ».
Chokri Hafed