Le stress hydrique menace les cultures stratégiques : Tourmente dans le secteur de la tomate industrielle
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural lancera dès aujourd’hui l’opération de contrôle du programme national d’irrigation complémentaire dans la céréaliculture. L’objectif est de réduire les risques que fait peser la situation de stress hydrique que vit aujourd’hui le pays sur la céréaliculture qui est une culture stratégique. Cependant, la filière céréalière n’est pas la seule à faire face à la problématique de la sécheresse. La filière de la tomate industrielle, considérée elle aussi comme une culture stratégique fait face aux mêmes risques. Ainsi, les professionnels et les experts de la filière de la tomate industrielle ont organisé un conclave pour exposer les contraintes en la matière et trouver des solutions plus concrètes. Une réunion présidée par le wali de la wilaya d’El Tarf, s’est tenue jeudi au siège de la wilaya, regroupant outre, les professionnels et les partenaires de la filière de la tomate industrielle, les directeurs de l’exécutif local à savoir, le Directeur des Services Agricoles (DSA), le Directeur des Ressources en Eau (DRE), le Directeur de la Réglementation et des Affaires Générales (DRAG), ainsi que celui de l’Office National de l’Irrigation et du Drainage (ONID) et les responsables d’autres secteurs. La réunion s’est articulée autour des perspectives de la tomate industrielle et des mesures à prendre afin d’éviter que la campagne ne soit compromise en raison de moult facteurs. En effet, avec un déficit pluviométrique important cette année et des conséquences inquiétantes sur les réserves en ressources hydriques, la situation semble plutôt inquiétante. La campagne, qui a débuté en mars dernier et implique plus de 300 agriculteurs de la tomate industrielle pour des superficies dépassant les 3.000 hectares, risque de voir ses rendements hypothéqués en raison du manque d’eau d’irrigation, indispensable pour garantir de bons rendements en prévision de la campagne de récolte qui commencera fin juin. À cet égard, le wali a insisté pour que la région garde son leadership en matière de production à l’échelle nationale. Il est à rappeler que plus de 50 % de cette production sont assurés par la wilaya d’El Tarf, où pas moins de sept conserveries sont implantées. Pour sa part, le président de la chambre de l’agriculture, a évoqué les difficultés actuelles rencontrées par cette filière. Il y a en premier lieu la bureaucratie qui pose problème aux professionnels de cette filière en ce qui concerne les exploitations agricoles. Pour sa part, le président de la chambre de l’agriculture a insisté sur la nécessité de réaliser de nouveaux forages dans les environs du périmètre d’irrigation de Bounamoussa et Oued Bounamoussa, une mesure susceptible d’assurer des rendements maximums de tomates. L’autre aléa concerne l’agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH) dont le siège se trouve à Annaba et dont dépendent cinq wilayas. Cette agence, acteur majeur dans l’accompagnement des agriculteurs dans leurs besoins en eau, n’a même pas de véhicule de service pour les déplacements, a-t-on relevé. Et d’ajouter que les rendez-vous avec cette structure prennent plus d’un mois. Cela constitue donc un autre obstacle dans le processus de cette culture. Par ailleurs, le wali a demandé à tous les partenaires d’apporter des solutions et leur aide aux agriculteurs afin d’assurer la réussite de cette culture et par conséquent préserver le leadership de la wilaya d’El Tarf dans cette filière stratégique.
Sofia Chahine