Revalorisation des retraites et distribution des produits alimentaires : Des mesures en faveur du pouvoir d’achat
Les questions sociales ont été au cœur de la réunion du Conseil des ministres tenue dimanche. Une réunion au cours de laquelle de nouvelles mesures allant dans le sens de l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages ont été validées.
Le dossier de la revalorisation des retraites a, une nouvelle fois, été à l’ordre du jour du Conseil des ministres. Ainsi, après avoir décidé d’une augmentation des seuils minimums des pensions de retraite et de l’avoir formalisé dans le cadre de la révision de la loi relative aux retraites, le Conseil des ministres s’est penché dimanche sur la hausse annuelle des pensions et allocations de retraite. Une hausse qui a d’ailleurs été validée. Ainsi et dans le cadre de cette révision annuelle qui doit intervenir en principe le 1er mai de chaque année et destinée à actualiser les pensions de retraite avec l’inflation, le Conseil a validé des hausses allant de 3 à 5% des pensions et allocation de retraites en ordre décroissant du niveau de l’allocation. Ainsi, une hausse de 5% concernera la catégorie bénéficiant d’une allocation ou d’une pension égale ou inférieure à 20.000 DA. Il a également été décidé d’une augmentation de 4% pour la catégorie dont la pension ou l’allocation est supérieure à 20.000 DA et égale ou inférieure à 50.000 DA et de 3% pour la catégorie dont la pension ou l’allocation est supérieure à 50.000 DA. Il est utile de rappeler que la revalorisation annuelle des retraites avait été gelée plusieurs années, avant d’être réactualisée en 2022 avec la décision du président Tebboune d’opérer une revalorisation des allocations de retraites allant de 2 à 10 % selon le niveau du revenu pour le compte des années 2021 et 2022. Pour rappel, le président de la République a décidé au mois de décembre dernier d’une augmentation du seuil minimum de la pension de retraite à 15.000 DA pour ceux qui percevaient une pension inférieure à 10.000 DA et à 20.000 DA pour ceux qui percevaient une pension de 15.000 DA, pour l’harmoniser avec le seuil minimum des salaires qui a lui aussi augmenté de 18.000 DA à 20.000 DA depuis 2021. Une décision devenue effective au mois de mars dernier et qui a bénéficié à près de 3 millions de retraités. Ces mesures entrent dans le cadre des mesures prises depuis 2020 pour améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs et qui ont impliqué une hausse du SNMG, l’exonération d’IRG des salaires inférieurs à 30.000 DA, la révision du barème IRG, l’institution de l’allocation chômage puis sa révision à la hausse dès cette année à 15.000 DA et enfin les révisions successives de la grille indiciaire des salaires des fonctionnaires sur trois années et qui doit aboutir à une hausse moyenne cumulée des salaires de 47% en 2024.
Un office pour la distribution des produits alimentaire
Au-delà de la hausse du niveau des revenus, la maîtrise du marché pour garantir la stabilité des prix est l’un des principaux défis auxquels fait face l’Exécutif. Et si la subvention des produits alimentaires de base comme la semoule, la farine , l’huile , le sucre et le lait entre dans ce cadre, force est de constater que les disfonctionnements dans la chaine de distribution des produits alimentaires frais de large consommation et les tensions sur l’approvisionnement représentent un véritable challenge. Le dernier épisode qui a concerné l’oignon sec et dont le prix a atteint 400 DA le kilo en raison d’une insuffisance de la production et du manque de stockage en a été la parfaite illustration. Ainsi et pour parer à ce genre de situations à l’avenir, le président de la République a enjoint, « avec fermeté », le ministre de l’Agriculture de mettre en place un office chargé de l’achat auprès des agriculteurs, de toutes les récoltes agricoles de large consommation, fruits et légumes compris, pouvant être stockées, comme l’oignon, l’ail et la pomme de terre, en vue d’assurer l’équilibre du marché national, estimant « que l’effort de l’Agriculteur demeure une ligne rouge à ne pas franchir ».
Enfin, la réunion de dimanche s’est penchée sur la protection social des pêcheurs. Le chef de l’État a dans ce sens enjoint d’aider les professionnels, par tous les moyens, à produire ce dont le secteur a besoin, par souci de protéger leur métier qui assure des postes d’emploi et génère une importante richesse dans la chaîne alimentaire des Algériens. Le Président Tebboune a également a salué le progrès réalisé dans la filière aquaculture, enjoignant le ministre du secteur de consolider cet acquis et de l’élargir, tout en permettant aux pêcheurs en haute mer d’acquérir des navires d’occasion de moins de cinq ans d’âge.
Hocine Fadheli