Crise au Soudan : 100.000 réfugiés et plus de 300.000 déplacés
La crise au Soudan a contraint 100.000 personnes à fuir vers les pays voisins, a déclaré hier le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Le conflit a fait également plus de 334.000 déplacés à l’intérieur des frontières depuis le début des affrontements entre l’armée régulière et les Forces de soutien rapide (FSR) le 15 avril, a indiqué l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), lors d’un même point de presse à Genève. En dépit d’un nouveau cessez-le-feu, des coups de feu et des explosions retentissaient mardi à Khartoum, la capitale, d’où s’élevait un nuage de fumée noire. Des frappes aériennes ont touché Bahri et des affrontements ont éclaté à Omdourman, deux villes jouxtant la capitale, selon des témoins.
Les pays voisins du Soudan font face à une crise de réfugiés et les combats bloquent les voies d’acheminement de l’aide dans un pays où les deux tiers de la population dépendent déjà d’une aide extérieure. Le Programme alimentaire mondial (Pam) a déclaré lundi qu’il reprenait ses activités dans les régions les plus sûres du pays, après une pause au début du conflit, lorsque certains de ses employés ont été tués. « Le risque est qu’il ne s’agisse pas seulement d’une crise soudanaise, mais d’une crise régionale », a déclaré Michael Dunford, directeur pour l’Afrique de l’Est du Pam. « Si nous n’arrêtons pas les combats, si nous n’arrêtons pas maintenant, l’impact sur le plan humanitaire sera massif », a-t-il averti.
Depuis Nairobi, le responsable de l’ONU pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths, tente de négocier l’entrée de l’aide alors que les bombardements et les pillages n’ont épargné ni les hôpitaux ni les organisations humanitaires. L’aide parvient toutefois au compte-gouttes: six conteneurs de matériel médical de l’OMS sont arrivés après un avion de la Croix-Rouge.
Les combats acharnés se poursuivaient hier au Soudan ignorant une trêve constamment violée,. « On entend des coups de feu, des avions militaires et des tirs antiaériens », rapporte à l’AFP un habitant de Khartoum. D’autres témoins confirment des « bombardements aériens » dans différents quartiers de la capitale en proie au chaos depuis que le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane et son second, Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sont entrés en guerre pour le pouvoir le 15 avril. Plus de 500 personnes sont mortes, principalement à Khartoum et au Darfour (ouest), et des milliers ont été blessées, selon un bilan largement sous-évalué. Une nouvelle trêve, violée dès son début, doit s’achever mercredi à minuit. Mais elle permet la poursuite des évacuations. La Russie et le Pakistan ont ainsi annoncé mardi avoir évacué des centaines de leurs ressortissants.
R.I.