Dossier de la mémoire : L’Algérie n’acceptera aucun marchandage
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé son attachement au dossier de la mémoire, et souligné les efforts de l’État pour le traitement de la question mémorielle en toute objectivité et « loin de toute concession ou marchandage ». Il a également indiqué avoir bonne espoir de voir des progrès dans le traitement dans ce dossier dans le cadre de la la commission mixte algéro-française des historiens.
Le président de la République assuré, dans un message adressé à la veille de la Journée nationale de la mémoire qui coïncide avec la commémoration des massacres du 8 mai 1945, que l’Algérie n’acceptera aucun marchandage ou concession dans le dossier de la mémoire qui reste une priorité. « Fidèle aux sacrifices incommensurables consentis, avec bravoure et honneur, par le peuple algérien, l’Etat est résolu, dans une Algérie nouvelle, altière et loyale, à mettre le dossier de l’histoire et de la mémoire sur une voie qui nous assurera la transparence, l’intégrité et l’objectivité totales, loin de toute concession ou marchandage », a écrit le Président de la République dans son message. « Dans cette optique, nous avons bon espoir de réaliser, à court terme, le progrès escompté dans ce processus, partant de l’importance de la mission confiée à la commission mixte des historiens pour traiter toutes les questions, dont celles liées à la restitution des archives, des biens et des restes mortuaires des résistants, aux essais nucléaires et aux disparus », a-t-il ajouté. Le président de la République a rappelé avoir affirmé, à maintes reprises, sa « détermination résolue à défendre le droit du peuple algérien en intensifiant les démarches pour traiter, avec courage et équité, la question de l’histoire et de la mémoire tout en veillant à conférer la transparence nécessaire à ce dossier sensible ». Et d’ajouter que « cet anniversaire rappelle une autre journée de ces journées nationales éternelles où ce peuple glorieux a réalisé des exploits et des épopées historiques grandioses, qui resteront profondément ancrés dans sa conscience pour renforcer davantage notre fierté et consolider la cohésion nationale et les attaches à la patrie, en semant dans la conscience de la Nation le sentiment de fierté pour l’esprit de militantisme et de résistance, ce sentiment enraciné, de génération en génération, chez les enfants de cette terre bénie ».
« Le huit mai 1945, date que nous avons instituée Journée nationale de la mémoire, n’est qu’une autre expression forte de l’esprit de résistance ancré dans la nation et de son attachement à ces nobles idéaux », a souligné le message du Président Tebboune. Il est utile de rappeler que le président de la République a assuré, lors d’un entretien avec les représentants des médias nationaux diffusés samedi que l’Algérie ne renoncera jamais au dossier de la mémoire et ne marchandera avec aucun pays cette question. « Nous avançons aujourd’hui pas à pas dans ce dossier, et ils savent pertinemment qu’il s’agit d’une question à laquelle nous ne renonceront jamais », a indiqué le Président Tebboune. Il rappelé, à ce propos, la création d’une commission mixte composée d’historiens des deux pays, qui a entamé ses travaux récemment, formulant le souhait de voir « une entente suffisante » entre les deux parties pour parvenir à des « résultats tangibles » à ce sujet. Dans le même contexte, le président de la République a souligné l’importance d’inclure, dans les manuels scolaires des deux pays, l’histoire de la résistance populaire contre l’occupant français et les étapes qui l’ont suivie. Il a également relevé la nécessité d’approfondir l’écriture de l’histoire de la lutte du peuple algérien, une lutte qui a duré plus de 132 ans, considérant que « celui qui ne connaît pas l’histoire de son pays et ne glorifie pas ses martyrs, ne peut pas aller loin ».
Chokri Hafed