Attaque du commissariat de Sidi Salem à Annaba : Des peines de 2 à 20 ans de prison ferme prononcées
Poursuivis pour plusieurs chefs d’accusation, notamment association de malfaiteurs, actes de violence, outrages et détention illégale de drogue, de comprimés psychotropes et d’armes blanches, les 46 membres du gang qui sévissait à Sidi Salem dans la wilaya d’Annaba ont écopé de lourdes peines.
Au sein d’un dispositif sécuritaire renforcés, les auteurs de l’attaque contre le commissariat de Sidi Salem, ont comparu en appel, ce mardi devant le tribunal correctionnel près la cour de justice d’Annaba qui a prononcé à leur encontre de lourdes peines. Ainsi la cours de justice a confirmé les peines de 15 ans de réclusion criminelle à l’encontre de chacun des 46 membres du gang, assortie d’une amende d’un million de dinars. Alors qu’une peine de 12 ans de prison ferme a été retenue à l’encontre de six autres inculpés, tandis que 8 autres mis en cause ont écopé de 2 ans de prison ferme. Une peine de trois ans de prison ferme avait été retenue à l’encontre de 13 autres accusé pour association de malfaiteurs. Seul un accusé a écopé de six mois de prison ferme. Quant aux 22 autres membres du gang toujours en fuite, ils ont été condamnés par contumace à 20 ans de prison ferme. Rappelons que le 29 mars dernier, le tribunal de première instance d’El Hadjar avait prononcé, des peines d’emprisonnement ferme allant de 6 mois à 20 ans, assorties d’amendes, à l’encontre des 82 membres du gang du quartier de Sidi Salem, dont 22 par contumace. L’affaire a été jugée en appel la semaine écoulée devant le tribunal correctionnel près la cour de justice d’Annaba et le représentant du ministère public a requis des peines d’emprisonnement ferme plus lourdes allant de 15 à 20 ans, assorties d’amendes, à l’encontre de 82 membres, rappelle-t-on encore. Auteurs de l’attaque perpétrée contre le commissariat extra-muros de Sidi Salem (El Bouni), les 46 membres du gang qui ont été interpellés ont été reconnus coupables d’association de malfaiteurs, entrave au bon fonctionnement d’un établissement public, avec usage d’armes , menaces et agressions sur éléments de la force publique en plein exercice de leurs missions, suivi de coups et blessures et dégradation de biens publics et incitation à attroupement non armé. Les assaillants sont également accusés de détention illégale de drogue, de comprimés psychotropes et d’armes blanches. Pour rappel, la genèse de cette terrible affaire première du genre dans la wilaya d’Annaba, remonte au mois de mars derniers, lorsque les services de police du commissariat ont reçu un appel au numéro d’urgence 1548 de la part d’une femme, faisant état de la séquestration de sa fille avec tentative d’assassinat à l’aide d’arme blanche de la part de son conjoint. Les éléments de la Sûreté urbaine de Sidi Salem se sont alors rendus en urgence à l’adresse indiquée par la plaignante, sise au bidonville des 4.000 baraques, tristement connu pour abriter une majorité de délinquants. La victime fût retrouvée ligotée et, tout comme sa mère, en état de choc. Les policiers ont conduit la victime vers le commissariat, dans la précipitation, afin de prendre sa déposition et éviter le ‘’contact’’ avec l’époux, un repris de justice connu des services de sécurité. Ce dernier a fui le domicile quelques minutes avant l’arrivée de la police. Ayant constaté l’évacuation de son épouse vers le commissariat, l’époux qui n’était autre que le chef du gang, ameutera ses amis et acolytes, qui se sont dirigés en nombre, armés de sabres, fumigènes… pour libérer la ‘’victime’’ qui était sous la protection de la police. Aussitôt, le siège du commissariat extra muros a été pris d’assaut par les assaillants armés, accompagnés de chiens et avec, à la tête du gang de quartier, le mari de la victime. Cette violente attaque a provoqué des dommages physiques parmi les fonctionnaires de police, ainsi que des dégâts importants. La situation a été maîtrisée grâce à l’intervention des éléments de la brigade de répression du banditisme (BRB), assistés d’un important dispositif de sécurité provenant d’autres sûretés urbaines de la wilaya. Les recherches et les perquisitions menées dans les domiciles des éléments du gang de ce quartier fief du banditisme, a donné lieu à l’arrestation d’une soixantaine de personnes et la découverte avec saisie d’un arsenal impressionnant comprenant des dizaines d’armes blanches, six fusils harpons, 5 kg de kif, 241 comprimés psychotropes, un chien d’attaque et un véhicule ainsi qu’une moto. Déférés par devant le procureur de la République près le tribunal d’El Hadjar, les assaillants ont immédiatement été placés sous mandat de dépôt. Une décision contestée par d’autres assaillant qui, rappelons-le, ont perpétré une autre attaque contre le même commissariat. Portant ainsi, le nombre des membres du gang impliqués à 82 personnes, dont un mineur et une femme. Ces deux derniers ont été libérés.
Sofia Chahine