Accidents de la circulation : Le CNESE en faveur d’un permis à point
Le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) a préconisé la mise en place « effective » du permis à points en tant que mesure « coercitive » et « efficace » pour réduire le nombre des accidents de la circulation en Algérie. Ces accidents ont pris ces dernières années les dimensions d’un « véritable fléau » avec un coût économique représentant 1,4 % du produit national brut (PNB), note la même source. Le CNESE estime, par conséquent, « judicieux » l’établissement du système de points intégrés au permis de conduire, système « pédagogique et répressif » en même temps pour contribuer à la réduction des accidents de la route, dans la mesure où le permis de conduire peut faire l’objet d' »invalidation dans le cas d’épuisement des points ». Ce système dissuadera, donc, le conducteur, « en l’incitant à sauvegarder son capitale points via des stages de récupération pour éviter l’invalidation de son permis de conduire ». L’introduction de « nombreux réajustements » au nouveau code de la route au eu des retombées « très significatives en matière de sécurité routière, constate le CNESE, estimant que ces mesures, conjuguées à une meilleure amélioration des actions de formation, de sensibilisation et d’éducation routière destinées aux usagers de la route à travers des stratégies de communication, permettront de lutter contre ce fléau qui génère des coûts « exorbitants » pour l’Etat. Le CNESE propose un ensemble de mesure susceptibles de garantir une véritable sécurité routière, basées sur une approche « globale » impliquant divers secteurs. Il s’agit de la sensibilisation à travers la nécessité d’inculquer la culture de la sécurité routière aux générations montantes et de promouvoir la formation pour atteindre « l’intelligence routière » par la recherche des raisons qui mènent à la hausse des accidents et la manière de les réduire à travers le civisme. La révision des procédures d’octroi d’agrément aux auto-écoles, en se basant sur les programmes de formation modernes, l’amélioration de la qualification du conducteur routier de véhicules de transport de personnes et de marchandises, le renforcement du contrôle sur les société de transport par bus à travers l’impérative rotation de conducteurs pour les longs trajets, l’instauration d’un contrôle technique des véhicules de transport chaque trois mois et le renforcement des mesures coercitives appliquées aux infractions au Code de la route, figurent aussi parmi les recommandations contenues dans le document. Le CNESE met l’accent, en outre, sur la nécessité de développer les modes de transport alternatifs, à travers le développement du réseau de chemin de fer pour réduire le trafic routier (marchandises et voyageurs) et du transport de masse en milieu urbain (transport collectif en site propre) et les gares multimodales. Le CNESE qui cite un bilan de la Gendarmerie nationale note qu’un total de 2.643 personnes ont trouvé la mort et 11.479 autres ont été blessées dans 7.186 accidents de la circulations survenus en 2021. Le document fait état d’une moyenne de 4.000 morts enregistrés chaque année sur les routes, entrainant des pertes financières équivalant à 100 milliards de dinars. Trois facteurs sont identifiés comme étant à l’origine des accidents de la route: le facteur humain (usager et conducteur avec 96 %), l’état des véhicules (1,93 %) et l’environnement. Concernant les causes liées au facteur humain, elles sont liées essentiellement au non respect de la vitesse réglementaire (15,49 %), à l’imprudence des piétons au moment de traverser la chaussée (6,73 %) et au dépassement dangereux (6,3 %). Il s’agit aussi de la perte de contrôle du véhicule (5,90 %), du refus de priorité (5,39 %) et du non respect de la distance de sécurité (4,10 %), outre l’alcoolémie, la fatigue ou la somnolence ainsi que la distraction. L’utilisation du téléphone au volant, le non port de la ceinture de sécurité et le non port du casque sont les autres causes à l’origine des accidents.
R.N.