La BAD affiche son soutien au gazoduc / TSGP : un projet stratégique pour l’Afrique
Porté par l’Union africaine, le projet de gazoduc transsaharien a également l’assentiment de la Banque africaine de développement et s’impose en tant que projet stratégique pour le développement de l’Afrique.
Long de 4.000 km, le gazoduc qui doit relier le Nigeria, le Niger et l’Algérie pour un capacité de 30 milliards de m3 de gaz par an, doit permettre d’acheminer le gaz nigérian vers le bassin méditerranéen. C’est surtout une infrastructure énergétique majeure qui a la capacité d’ouvrir des perspectives de développement dans l’ensemble de la région du Sahel.
C’est ainsi que le président du groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD), Akinwumi Adesina, a indiqué hier en marge des assemblées annuelles de l’institution financière à Charm el Cheikh, que « ce gazoduc est très important, c’est un investissement que nous soutenons et que l’Union Africaine soutient ». Le président de la BAD a, par la même occasion, salué les efforts de l’Algérie et son « engagement » pour soutenir le développement dans le continent. « Je salue les efforts de l’Algérie pour soutenir les pays africains à revenus très bas. Je salue aussi l’engagement de l’Etat algérien pour sa contribution à la reconstitution du Fonds africain de développement, avec 10 millions de dollars, soit une contribution très importante, qui fait de l’Algérie l’un des plus importants contributeurs africains dans ce fonds », a-t-il indiqué dans une déclaration à l’APS.
Le président de la BAD s’est également réjoui du niveau de collaboration avec l’Algérie actuellement, mais aussi depuis la création, en 1964, de la plus importante institution financière de développement en Afrique. « J’apprécie notre engagement et notre collaboration ensemble. L’Algérie est un pays très important pour la BAD, c’est l’un des actionnaires qui ont répondu présents dès la création de la Banque », a-t-il soutenu. Et d’ajouter: « L’Algérie soutient tout ce qui concerne l’Afrique et tout ce qui concerne l’intégration régionale, surtout en ce qui concerne les infrastructures. Il y a aussi le secteur pharmaceutique où l’Algérie fait beaucoup de progrès dont l’Afrique peut en tirer profit ».
Le projet du gazoduc transsaharien a été inscrit dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement en Afrique en 2002. Un projet qui est plus près que jamais de la concrétisation et qui entre dans sa phase finale. En effet, dans le cadre de la 3ème réunion ministérielle tripartite relative à ce projet stratégique, les ministres de l’Energie des 3 pays avaient signé, en juillet 2022 à Alger, un mémorandum d’entente pour lancer la construction du Trans-Saharian Gas-Pipeline (TSGP).
L’investissement nécessaire est évalué à environ 24 milliards de dollars US. Il permettra d’acheminer le gaz nigérian vers le marché européen notamment, en bénéficiant des importantes infrastructures de transports de gaz dont dispose l’Algérie. Il aura aussi un impact certain sur le développement du Nord du Nigéria, du Niger et même du Burkina Faso qui n’est pas si loin du tracé envisagé.
Samira Ghrib