Vers des interventions publiques exceptionnelles sur les prix
Malgré l’institution du principe de libéralisation des prix depuis l’ouverture du marché dans les années 1990, le Gouvernement se donne des outils pour pouvoir intervenir sur les prix, en contrôler les marges bénéficiaires à différents niveaux et éviter toute hausse excessive et injustifiée des prix, pour intervenir directement sur les prix dans des cas exceptionnels comme les catastrophes naturelles ou des crise majeures.
C’est ce qu’a indiqué hier le Directeur général de la régulation et de l’organisation des marchés au ministère du Commerce, Sami Kolli, lors d’une intervention sur les ondes de la Radio algérienne. Le responsable du ministère du Commerce a indiqué que des dispositions particulières ont été introduites dans la nouvelle loi sur la concurrence qui est actuellement sur la table du Gouvernement. Il s’agit explique-t-il de mesures qui doivent permettre, ajoute-il « d’intervenir sur les marges bénéficiaires et les prix en cas de catastrophes naturelles, de sécheresses et de tensions internationales ». D’autres mesures sont aussi prévues par l’Exécutif pour éviter les perturbations majeures de l’approvisionnement du marché national, et notamment en raison des arrêts techniques des unités de production des produits de large consommation. Il a ainsi évoqué la promulgation prochaine d’un décret pour encadrer les arrêts techniques annuels des unités de production, en particulier les moulins et les laiteries, afin de s’assurer que la production de produits de large consommation ne soit pas affectée, notamment pendant les périodes de pointe de consommation.
Toujours en ce qui concerne le registre de la consommation et à la veille de l’Aïd Al-Adha, Samy Kolli a expliqué qu’en plus d’avoir mobilisé plus de 52000 commerçants pour assurer les permanences, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a redoublé d’effort pour assurer la disponibilité de divers produits dans les magasins, en soutenant les marchés avec des parts supplémentaires de produits de large consommation et en décidant l’ouverture des marchés de gros et de proximité durant les jours de l’Aïd.
Une position tarifaire spécifique pour Deglet Nour
Au registre de la promotion des exportations, le même responsable a évoqué le cas particulier des dattes. Il a ainsi indiqué que le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, le ministère de l’Agriculture et du développement rural et l’administration douanière travaillent pour une variété de positions tarifaires douanières concernant les dattes, avec l’introduction d’une position tarifaire spécifique pour « Deglet Nour », afin de valoriser ce produit algérien très prisé sur les marchés internationaux.
Notons que selon les chiffres de l’Agence algérienne de promotion des exportations (Algex), relayés hier par l’APS, la valeur des exportations de dattes est passée de 73 millions de dollars en 2020 à 78,9 millions de dollars en 2021 soit une hausse 8%.
Lyes Saïdi