Zefizef échoue à se faire élire au Comex de la CAF : Quelles conséquences ?
Il avait pour mission de récupérer une place pour l’Algérie au sein du Comité exécutif de la Confédération africaine de football. Le président de la Fédération algérienne de football, Djahid Zefizef, a cependant échoué à se faire élire jeudi face au membre sortant et candidat libyen Abdelhakim Al-Shalmani.
L’Algérie n’a plus siégé à au COMEX de la CAF depuis 2017 à la fin du troisième et dernier mandat de Mohamed Raouraoua. Et l’objectif assigné à Zefizef était de récupérer cette place et de mieux se placer pour contrer les manœuvres et intrigues du Marocain Fawzi Lekdjaa contre l’Algérie. Mais, Djahid Zefizef a échoué. Pis encore, il a subi une cuisante défaite, jeudi lors des élections pour le renouvellement partiel, des membres du Comité exécutif de la CAF, en n’obtenant que 15 voix contre 38 pour son adversaire qui garde le siège qu’il occupe pour le compte de la zone UNAF. Une défaite qui prolongera de fait l’absence de l’Algérie du Comex, puisque le mandat des membres élus dure 4 ans.
Un échec qui fragilise encore plus le président de la FAF, une année après son élection à la tête de l’instance fédérale. Il est vrai que celui-ci fait l’objet de critiques depuis quelques semaines, au point l’on a évoqué juste avant la tenue de l’AGO de la FAF à la fin du mois de juin dernier un départ de Zefizef et de son bureau Fédéral. Le report de l’AGO de la FAF n’a fait qu’alimenter les rumeurs à ce propos, d’autant plus que la gestion de la FAF à l’ère Zefizef a été pointée du doigt. La gestion du calendrier de la Ligue 1 Mobilis qui pris du retard cette saison, la non inscription de la sélection féminine de football aux JO 2024 et l’échec des jeunes catégories dans les compétitions continentales sont évoquées avec insistance.
Mis à part un titre arabe remporté à domicile par les U17 en septembre 2022 aux dépens du Maroc (1-1, aux t.a.b : 4-2), « les résultats étaient décevants voir catastrophiques, remettant en question la gestion de Zefizef et de son Bureau fédéral, désormais largement contesté et appelé plus que jamais à prendre ses responsabilités ». Le premier véritable revers concédé sous l’ère Zefizef était la défaite de l’équipe nationale A, composée de joueurs locaux, en finale du Championnat d’Afrique des nations CHAN-2022 (décalé à 2023) disputée en Algérie, face au Sénégal (0-0, aux t.a.b: 5-4). S’en est suivi une série d’éliminations sans gloire chez les sélections des U20 et U23, qui avaient échoué à se qualifier pour les CAN de leurs catégories respectives. L’échec subi par les U23, dirigée par l’ancien sélectionneur Noureddine Ould Ali, a été le plus retentissant, puisqu’il a privé l’Algérie de jouer sa qualification pour les prochaines Jeux olympiques JO-2024 de Paris. En plus de ces résultats catastrophiques, la FAF a omis d’engager la sélection féminine aux éliminatoires des JO-2024 de Paris. Le secrétaire général de la FAF Mounir Debichi a même reconnu devant les médias cette « bourde administrative », qui témoigne de l’amateurisme qui caractérise la gestion au sein de l’instance fédérale.
La défaite de Zefizef au Comex semble être le coup de grâce, car après son élection à la FAF, l’ancien manager général de l’équipe nationale s’est engagé devant les membres de l’assemblée générale, à investir la diplomatie sportive pour permettre à l’Algérie d’être, à nouveau, représentée au sein de l’instance faîtière du football africain. Un échec d’autant plus pesant que les pouvoirs publics ont fourni soutien et d’importants pour offrir des structures sportives de haute qualité et des conditions « très favorables » pour un grand redéploiement de l’Algérie dans le domaine du sport et du football en particulier. Il avait deux occasions pour promouvoir sa candidature auprès des différentes fédérations africaines : le CHAN-2022 (décalé à 2023) et la CAN des U17, deux événements majeurs brillamment organisés en Algérie cette année. Un échec de trop qui semble avoir déjà scellé le sort du président de la FAF qui risque de sortir par la petite porte, tout comme son prédécesseur Charaf Eddine Amara a dû rendre le tablier après l’échec de l’EN lors des barrages des Éliminatoires du Mondial 2022.
Chokri Hafed