Candidature de l’Algérie au BRICS : Une offensive diplomatique lancée
Deux semaines à peine nous séparent de la tenue du 15eme Sommet des BRICS qui se tiendra du 22 au 24 août Johannesburg, en Afrique du Sud. En attendant, la scène algérienne se prépare à cet effet s’emballe et on assiste, en cette vieille de Sommet, à un véritable offensive diplomatique pour consolider les soutiens dont bénéficie l’Algérie candidate à l’adhésion au groupe des pays émergent en tant que membre observateur. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, qui a été chargé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de mener des entretiens en ce sens, a eu fort à faire. Il a reçu, hier dimanche au siège de son département ministériel, successivement les ambassadeurs et représentants des cinq Etats membres du groupe des BRICS accrédités en Algérie. « Il s’agit des ambassadeurs de la Chine, de la Russie, de l’Inde, ainsi que des chargés d’affaires aux ambassades du Brésil et de l’Afrique du Sud en Algérie » a indiqué un communiqué du MAE qui ajoute que « ces réunions s’inscrivent dans le cadre des démarches visant à mobiliser davantage de soutien à la candidature de l’Algérie pour son adhésion en tant que membre au sein du groupe des BRICS (…) ». Et pour ce faire, l’Algérie fait prévaloir tous les atouts dont elle dispose, notamment sur le plan politique et diplomatique. « L’Algérie, de par son militantisme politique connu pour promouvoir les valeurs et les principes sur lesquels et pour lesquels l’organisation des BRICS a été fondée et la dynamique économique qu’elle connaît dans le contexte des réformes initiées par Monsieur le Président de la République qui se traduisent par les indicateurs positifs de développement qu’elle a réalisés ces dernières années, ambitionne d’apporter une contribution qualitative à l’activité de ce Groupe, en faveur des objectifs de paix, de sécurité, de développement et de bien-être au double plan régional et international », plaidera Ahmed Attaf. L’Algérie a également beaucoup d’atout à faire prévaloir sur le plan économique au regard du potentiel important qu’elle entend valoriser via le partenariat avec les pays membres des BRICS. Ainsi, en sus des visites d’État que le président de la République a effectuées en Russie et en Chine en juin et en juillet et qui ont abouti à a consolidation de la coopération économique avec ces deux pays, le ministre des Finances, Laaziz Faid, a reçu mercredi à Alger, l’ambassadeur de l’Inde en Algérie, Gaurav Ahwalia pour discoure des moyens de renforcement des relations économiques et financières bilatérales ainsi que « (…) pour examiner l’état des relations économiques et financières bilatérales, les perspectives de leur développement et le renforcement dans le secteur financier ». La rencontre a d’ailleurs été l’occasion pour le ministre des Finances de revenir sur la demande exprimée par l’Algérie pour son adhésion à la nouvelle banque de développement (NDB), institution financière mise en place par les pays des BRICS. Faid qui a plaidé la cause algérienne avait indiqué à son interlocuteur que l’Algérie « compte sur l’appui de l’Inde pour une concrétisation diligente de cette adhésion et ce, conformément à la tradition qui a toujours marqué les relations bilatérales en matière d’appuis mutuels au niveau des instances multilatérales ». Ce rendez-vous revêt une importance capitale pour l’Algérie qui a introduit une demande officielle souhaitant intégrer ce groupe et dont l’issue se décidera lors dudit sommet. Ce test, une pure formalité du fait que l’Algérie entretient d’excellentes relations parfois historiques avec les pays qui forment les BRICS et qu’elle jouit particulièrement d’une bonne réputation auprès de ces Etats. Le Président Tebboune a d’ailleurs confirmé que « la candidature de l’Algérie bénéficie d’un soutien au sein de ce bloc » et que les récentes déclarations de la présidente de la banque des BRICS et ancienne présidente du Brésil, Dilma Rousseff, qui estime que l’Algérie est indispensable au groupe militent en faveur de notre pays. D’autant que sur le plan technique, l’Algérie qui vient d’apporter sa participation au capital de la nouvelle banque de développement relevant des BRICS avec une contribution de 1,5 milliard USD, semble présenter un dossier conséquent et répond à tous les critères imposés par l’organisation tant sur le plan économique, financier ou politique. Si des garanties semblent avoir été acquises auprès de certains pays composant cette organisation, il n’est plus un secret que « la Chine, la Russie, l’Afrique du Sud et le Brésil étaient en faveur de l’adhésion de l’Algérie au groupe des BRICS » avait tenu à le clarifier le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la récente entrevue accordée aux medias nationaux. Néanmoins, le président de la République affirme que les membres de l’organisation n’ont pas encore tranché les critères à retenir pour accepter de nouveaux membres.
Azzedine Belferag