Lutte contre la corruption et récupération des avoirs détournés : Les instructions de Tabi
La moralisation de la vie publique, la lutte contre la corruption ainsi que la récupération des avoirs volés restent parmi les objectifs prioritaires des plus hautes autorités du pays. C’est dans ce contexte que le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, a adressé des instructions fermes aux magistrats, de même qu’il souligné l’importance de contribution du secteur de la Justice pour faire barrage à une nouvelle forme de criminalité et menace les droits et la sécurité des citoyens, comme la spéculation et les incendies criminels.
Les autorités de l’État semblent bien décidées à contrer les facteurs de déstabilisation alimentés par une nouvelle forme de criminalité qui prend pour cible les droits des citoyens à la sécurité, à la santé, mais le droit à l’accès au marché des produits alimentaires. Une criminalité liée à la spéculation sur les produits alimentaires, les incendies criminels, ou encore les réseaux de trafic de drogue. C’est dans ce contexte que le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, a tenu un discours ferme pour refléter l’engagement de l’État à contre ces phénomènes qui ont pris de l’ampleur ces dernières années. Dans l’allocution qu’il a prononcée lors de la cérémonie d’installation de la nouvelle présidente et du nouveau procurer général de la Cour d’Alger, le ministre a souligné la nécessité de « se dresser avec fermeté » face à quiconque tenterait de porter atteinte à ces droits. Tabi a affirmé que « la protection du droit du citoyen à la sécurité, à la santé et à l’alimentation vient en tête des priorité du pouvoir judiciaire » qui « se dresse avec fermeté face à quiconque tenterait de porter atteinte à ces droits, à l’instar de ce qu’ont fait certains individus irresponsables et saboteurs qui étaient derrière d’horribles accidents de la circulation, les feux de forêt, la hausse injustifiée des prix de certaines marchandises et la pénurie d’autres marchandises ». Le ministre a également réitéré le souci des autorités d’ériger la Justice en « Justice citoyenne, avec tout ce que ce terme sous-entend comme significations, sens et dimensions », soulignant l’importance que la Justice soit « moderne et de proximité et fonctionne avec les normes de qualité, avec la facilité d’y recourir. Ceci repose sur l’approche basée sur le rapprochement du citoyen, tout en l’écoutant, avec une bonne communication et une bonne prestation publique ». Dans l’objectif de « faire face à certains types de criminalité dangereuse, la législation nationale a été adaptée afin qu’elle soit plus cohérente avec les conventions internationales ratifiées, et ce en codifiant les dispositions à caractère coercitif qu’elles renferment, soit dans la Loi de prévention et de lutte contre la traite des êtres humains, la loi sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, la loi de la lutte contre le terrorisme ou la loi de la lutte contre les stupéfiants ». « L’Algérie a toujours été présente à tous les fora internationaux et régionaux, coopérant et adoptant tous les instruments » a-t-il affirmé, ajoutant que cet effort « lui a valu le respect de la communauté internationale, en dépit de certaines tentatives désespérées visant à minimiser les réussites algériennes qui s’alignent avec les exigences internationales ». « La Justice est aussi appelée à régler certaines situations dont souffre le service judiciaire en suivant les ateliers initiés il y a deux ans, relatifs, entre autres, au recouvrement des amendes, aux frais judiciaires, à la poursuite de l’organisation des archives, en plus de la bonne gestion des ressources humaines et matérielles », a souligné le ministre. Selon le ministre, « plusieurs projets de textes de loi sont en cours de préparation, dont certains présentés au Parlement à l’instar du texte de loi relatif à la préservation des terres relevant du domaine de l’Etat, au Code pénal et au Code de procédure pénale, alors que d’autres sont en cours d’élaboration, pour ne citer que le projet de loi-cadre sur la lutte contre le faux et l’usage de faux ».Le ministre a par ailleurs, mis l’accent sur l’importance d’une « coordination étroite entre l’ensemble des acteurs du secteur, pour la poursuite de lutte contre la corruption et le recouvrement es fonds détournés à l’étranger ». M.Tabi a affirmé, à l’adresse des juges, que « la bataille pour la lutte contre la corruption et le recouvrement des fonds transférés à l’étranger est toujours de mise et votre apport doit être important », soulignant que le statut de la Magistrature et son code de déontologie « requièrent du juge une prédisposition à s’acquitter de sa mission avec compétence et impartialité, en faveur d’une Justice efficace, forte, et crédible ». Le ministre s’est, également, dit confiant que « la promotion de la Justice repose sur une entreprise impliquant tous les acteurs et parties concernés ».
Hocine Fadheli