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Une nouvelle réunion de la Cédéo sur le Niger prévue aujourd’hui : L’opposition à l’option militaire s’élargit

Le recours à une intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel, après le coup d’état qui renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier, peine à inciter des soutiens. Bien au contraire, le champ de l’opposition au recours à la force s’élargit. Après l’Algérie, l’Italie, l’Allemagne, les Etats-Unis, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et la Russie, c’est au tour de l’Union africaine d’afficher une ferme opposition à toute intervention militaire au Niger. Une opposition qui isolerait de fait les dirigeants de la Cédéao s’ils optent pour l’option militaire. Une intervention qui n’a d’ailleurs aucune couverture juridique, dans la mesure où elle n’est soutenue ni par l’ONU, ni par l’UA. Ce qui ne fait qu’imposer le recours à la voie diplomatique comme seule solution à la crise au Niger. Il est vrai que les chefs d’États-majors de la Cédéao doivent se réunir aujourd’hui à Accra au Ghana pour discuter d’un plan de déploiement d’une « force d’attente » pour une possible intervention militaire au Niger. Une intervention que certains dirigeants ouest-africain appellent de leurs vœux à l’image du président ivoirien Alassane Ouattara. Cependant la nouvelle réunion de la Cédéao reportée par deux fois, intervient dans un contexte marqué par la ferme opposition exprimée au plan régional et international à l’option militaire. Ainsi, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine s’est opposé au recours à la force dans le règlement de la crise au Niger. Selon le quotidien français le Monde, la réunion du CPS tenue lundi a décidé de rejeter l’option d’une intervention militaire. Ce qui est un camouflet pour les prétentions va-t’en guerre de la Cédéao et de « ses soutiens ».

De son côté, Washington a une nouvelle fois souligné privilégier la solution diplomatique dans le règlement de la crise. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a assuré, mardi, qu’il était encore possible de mettre fin au coup de force au Niger via la diplomatie. « Nous restons concentrés sur la voie diplomatique pour obtenir les résultats que nous voulons, à savoir le retour à l’ordre constitutionnel, et je crois qu’il continue d’exister une marge pour obtenir ce résultat par la diplomatie », a déclaré Blinken à la presse. Il a ajouté que « la pression exercée par plusieurs pays, notamment par l’intermédiaire des pays de la Communauté économique des pays de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), sur les militaires responsables du bouleversement de l’ordre constitutionnel au Niger est de plus en plus forte ». « Je pense qu’ils doivent prendre cela en compte, au même titre que le fait que leurs actes les ont isolés du reste de la région et du monde », a, en outre, noté le secrétaire d’Etat américain. Par ailleurs, le chef de l’Etat tchadien, Mahamat Idriss Deby Itno, qui a affiché son soutien à la voie du dialogue a reçu, mardi dernier, le chef du gouvernement formé la semaine passée au Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, dans une nouvelle

De leur côté, les Chefs religieux et responsables politiques du nord du Nigeria déploient, depuis plusieurs jours, des efforts considérables pour parvenir à une résolution diplomatique de la crise au Niger et prévenir ainsi une intervention militaire de la Cédéao aux conséquences potentiellement désastreuses pour la région. Au Nigéria sur lequel soit s’appuyer une éventuelle intervention, celle-ci fait l’objet d’une ferme opposition de la classe politique et de la population, ce qui augmente la pression sur le président nigérian, et lequel exerce aussi la présidence de la Cédéao. Pour rappel, l’Algérie a affiché dès le début de la crise son attachement au rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger, au respect du droit et plaidé pour la voie du dialogue et de la diplomatie pour le règlement de la crise. Elle également affiché dès le départ son opposition à une intervention militaire au Niger, avertissant contre les conséquences désastreuses d’une telle intervention, sur une région minée par l’instabilité et des fragilités qui ont favorisé la prolifération des groupes terroristes. Plusieurs rapports internationaux ont d’ailleurs mis en avant qu’en raison de cette instabilité, le Sahel est devenu le centre du terrorisme international.

Hocine Fadheli

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