Bola Tinubu : La guerre « n’est pas idéale » pour la région
Le président du Nigéria, Bola Tinubu, qui assure également la présidence tournante de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a assuré samedi lors d’un entretien avec Molly Phee, secrétaire d’État américaine assistante aux Affaires africaines
qu’une guerre à grande échelle au Niger ne répond ni aux intérêts de Nigeria ni à ceux de la région. Le dirigeant a dit continuer « à freiner » la CEDEAO, prête à toutes les options, y compris militaires. Il a également souligné que la crise au Nigerdoit être réglée pacifiquement, car le conflit armé ne sert pas les intérêts de la régiona. Il a réitéré que le Nigéria, voisin du Niger, est attaché « à régler pacifiquement la question du Niger ».
Dans ce contexte, le Président nigérian a déclaré qu’il continuait « de freiner la CEDEAO, bien qu’elle soit prête à toutes les options, afin d’utiliser à fond tous les autres mécanismes de revenue à la normale ».
Notons que l’Algérie a initié une mission de médiation dans la crise au Niger pour favoriser un règlement pacifique et diplomatique. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a ainsi eu des entretiens avec les dirigeants de trois pays membres de la Cédéao à commencer par le président Nigérian. A l’issue de cette mission qui l’a menée au Nigéria, au Bénin et au Ghana, Ahmed Attaf a mis en avant une convergence des vues sur les moyens de régler la crise née à la suite du coup d’État qui renversé le président nigérien Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier. « Nous sommes, au sein de la CEDEAO, comme en Algérie, sur une même ligne de travail, celle de coordonner au maximum nos efforts pour aboutir à la réalisation d’un objectif commun qui est la restauration de l’ordre constitutionnel au Niger », a déclaré Attaf, soulignant que pour l’Algérie, le recours à la force « a toujours été un élément de complication et non pas un élément de solution ».
Sur le terrain, la situation reste tendue. Ainsi des milliers de partisans des militaires ayant mené un coup d’État au Niger ont organisé une manifestation devant la base militaire française à Niamey. « Nous voulons que la France plie bagage et parte », a déclaré l’un des manifestants à la chaîne de télévision. Il a ajouté que Paris ne permettait pas au peuple nigérien de « profiter de ses ressources naturelles ». D’après les images diffusées par la chaîne Al Arabya, plusieurs dizaines de personnes participent à la manifestation près de la base militaire. Il est utile de rappeler dans ce contexte que les nouvelles autorités nigériennes ont dénoncé le 4 aout les accords militaires avec la France et ont donné un délai de 30 jours pour le départ des troupes françaises du Niger. Un ultimatum que Paris a rejeté expliquant qu’il émet d’autorités non légitimes. La France dispose de 1.500 hommes stationnés au Niger dans le cadre de ces accords.
Hocine Fadheli