Malgré une baisse des exportations en 2022 : L’Algérie principal acteur gazier africain
La compagnie nationale des hydrocarbures a enregistré une baisse de ses exportations de gaz en 2022, dans un contexte de baisse de la demande. Elle demeure cependant, le principal acteur sur le marché du gaz en Afrique, grâce à la consolidation de ses capacités de production de gaz.
En effet, selon le rapport annuel de la Sonatrach publié cette semaine, la production totale de gaz naturel de l’Algérie s’est établie en 2022 à 132,7 milliards m3, soit une hausse de 0,4% par rapport à 2021. Une production réalisée à 83% de par la Sonatrach en effort propre. La production commercialisable s’est établie à 98,3 milliards m3, dont 41,2milliards m3 ont été destiné à la consommation interne et le reste destinés à l’export, soit par gazoducs ou en GNL. Des réalisations qui lui permettent d’occuper la place de premier producteur de gaz en Afrique, et de troisième plus producteur dans le monde arabe derrière le Qatar et l’Arabie saoudite. Selon le rapport 2023 de l’Energy Institute, avec une production de gaz de 98,2 milliards m3, l’Algérie occupe la première place chez les producteurs africains de gaz naturel. Sur un total de 249 milliards de mètres cubes extraits sur tout le continent, ce pays en a produit 98,2 milliards de mètres cubes. Suivent l’Égypte (64,5 milliards de m3) et le Nigéria (40,4 milliards de m3). La quatrième place revient à la Libye (14,8 milliards de m3). Le reste du continent en a extrait 31,1 milliards de m3. Dans le monde arabe, l’Algérie vient en troisième position, derrière le Qatar (178,4 milliards de m3) et l’Arabie saoudite (120,4 milliards de m3).
L’Algérie est aussi l’un des principaux acteurs sur les marchés à l’export, notamment vers le Sud, même si ses volumes d’exportations globaux ont baissé en 2022. Selon le rapport annuel de la Sonatrach, les exportations de gaz algérien ont atteint près de 54 milliards de m3 dont 17,9 milliards m3 en GNL et 36 milliards 3 destinés par gazoducs. Par ailleurs 4,3 milliards m3, soit 12% du total gaz exporté, a été placé sur le marché spot.
Le document note cependant que les exportations de gaz naturel et de GNL ont enregistré des baisses de 9% et 15% respectivement par rapport à 2021, « résultat de températures très douces même en période hivernale et de stocks confortables au niveau des pays consommateurs ». L’Italie reste cependant le principal client et partenaire de l’Algérie sur le marché gazier. Selon les données de S&P Global, l’Italie a importé un total de 22,4 milliards m3 de gaz d’Algérie en 2022, contre environ 20 milliards m3 en 2021. Jusqu’à mai 2023, les importations italiennes de gaz algérien s’élevaient à 8,36 milliards m3, légèrement plus par rapport à la même période l’an dernier, lorsque les importations étaient en moyenne de 8,33 milliards m3.
Les exportations algériennes vers l’Espagne se sont également redressées cette année. En avril dernier, l’Algérie a pris la première place concernant les livraisons de gaz à l’Espagne, dépassant la Russie et les États-Unis. Cette position a été maintenue en mai et en juillet, selon l’opérateur espagnol de gestion des infrastructures énergétiques, Enagás.
De janvier à juillet 2023, le pays a ainsi a fourni plus de 59.100 GWh équivalent gaz à l’Espagne, répondant à 25% de la demande totale pour cette période.
Samira Ghrib