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Tebboune fixe les objectifs d’intégration industrielle et de diversification des exportations : Se libérer de l’emprise de l’import

« L’Etat va encourager et accompagner tous les investisseurs dans le Process de production et d’exportation , a lancé le président de la République qui exhorte les industriels à mettre fin aux Process de montages et se libérer de l’emprise des marchés internationaux pour les intrants. Il les a aussi encouragés à aller vers l’export et mettre notamment le cap sur l’Afrique de l’Ouest.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a inauguré hier la 30e édition de la Foire de la production algérienne. L’occasion pour le chef de l’État pour réitérer ses engagements pour ce qui est des réformes économiques, mais aussi de souligner les objectifs au cours des prochaines étapes du processus de diversification économique qu’il entend contribuer à concrétiser à terme. Le lancement d’une véritable industrie dans plusieurs secteurs à forte valeur-ajoutée, dont l’agroalimentaire, la mécanique, l’électroménager, la pétrochimie et le médicament, développement minier et gazier et la diversification des exportations, ont été les principaux axes sur lesquels le président de la République, s’est attardé.  D’emblée, le chef de l’Etat a lancé un message on ne peut plus clair aux futurs investisseurs dans le secteur de l’industrie mécanique, appelés à se conformer au décret exécutif N° 22-384 du 17 novembre 2022 fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de construction de véhicules. « L’Algérie veut une véritable industrie mécanique avec, à terme, un taux d’intégration de 40 à 50 % ». Entamant sa tournée des stands par celui de l’Armée nationale populaire (ANP) qui participe activement à cette manifestation économique, le Président Tebboune a souligné « la nécessité de doter l’Algérie d’une véritable industrie mécanique et non de celle du montage (CKD/SKD-ndlr). L’assemblage, c’est terminé ! » La messe est dite, le chef de l’Etat a longuement insisté sur cet aspect qui, au demeurant, a captivé l’attention des quelques 600 participants à cette foire.

Production intégrée d’huile de table dès le mois d’avril

Il en est de mêmepour les industriels qui exercent dans la filière de l’agroalimentaire pour lesquels le mot d’ordre pour la prochaine étape sera de s’affranchir des intrants importés. « L’Algérie sera dotée d’une véritable industrie qui produira, dès le mois d’avril 2023, de l’huile de table. Depuis les champs au consommateur, on produira une huile de table qui ne dépendra plus des intrants importés. Ce sera un produit 100 % algérien, depuis les champs, en passant par la production, jusqu’au consommateur », a développé M. Tebboune devant les centaines d’industriels et les responsables du Syndicat patronal national qui regroupe des entreprises publiques, des entreprises privées et des startups, en l’occurrence le Conseil du renouveau économique algérien (Crea). « Nous espérons arriver en avril et mai à une véritable fabrication d’huile de table du champ au consommateur, afin que nous ne restions pas prisonniers du marché international », a-t-il déclaré. C’est le cas également pour la production du sucre dans le pays. « J’invite les opérateurs économiques à s’orienter vers la production du sucre. Après, libre à eux d’exporter ce produit fortement demandé vers les pays d’Afrique », a appelé le chef de l’Etat, précisant que « l’Etat va encourager et accompagner tous les investisseurs dans le Process de production et d’exportation de telle façon à mettre un terme la dépendance de l’industrie des importations ». Par ailleurs, lors de son passage dans les pavillons des industries de l’électroménager et de l’électronique, le chef de l’Etat a appelé à « réduire l’importation d’appareils électroménagers et à intensifier les investissements locaux dans ce domaine », réitérant « la disponibilité de l’Etat à continuer d’accompagner et de soutenir les investisseurs pour atteindre des taux d’intégration acceptables et contribuer à créer plus d’emplois ». Aux yeux de M. Tebboune, il était temps « de passer au développement et à la modernisation ce type d’industries localement » pour, dit-il, « créer de la valeur-ajoutée et de l’emploi », insistant que le pays ne pourrait plus être, indéfiniment, « prisonniers des importations ».

Président Tebboune a souligné que l’Etat était déterminé à protéger le produit national et à fournir toutes les facilitations nécessaires pour accéder au marché africain, tout en luttant contre la spéculation sous toutes ses formes.La protection du produit national « doit être accompagnée par une qualité qui puisse répondre au goût du consommateur algérien et garantir au moins entre 55 et 75% des besoins du marché national, en sus d’accéder au marché africain ». »Nos opérateurs économiques peuvent demander des surfaces allant jusqu’à 5.000 m2 pour exposer et commercialiser le produit national en Mauritanie, au Niger et au Sénégal », a poursuivi M. Tebboune, relevant que « les facilitations pour ce faire son disponibles ». »Nous pouvons aussi accéder au marché de l’Union européenne pour les équipements électroménagers, réputés pour leur excellente qualité », a-t-il dit.

Médicaments, gaz et mines

Sur un autre plan, le chef de l’Etat a indiqué qu’il serait impératif de reconsidérer la gestion du groupe pharmaceutique Saidal et de lui donner une autre dimension pour faire face à la demande nationale en médicaments et, partant, à la réduction des importations. Aux stands des groupes Sonatrach et de Sonelgaz, M. Tebboune a annonce l’interdiction, sous quelle forme que ce soit, l’exportation des matières premières dérivées de l’industrie pétrochimique du pays, tout félicitant les responsables de Sonatrach pour les réalisations enregistrées en 2022.  Il a également affiché l’ambition de l’Algérie de doubler les exportations algériennes de gaz, rappelant que la Sonatrach ambitionne de porter sa production de gaz commercialisable à plus de 100 milliards de mètres cubes dès 2023.

Le Chef de l’État a également souligné l’importance stratégique des projets d’exploitation des gisements de phosphate et de fer respectivement à Tébessa et à Gara Djebilet.

L’Algérie investira dans le phosphate, « un produit de grande importance en raison de la perturbation que connait ce minerai sur le marché international », a déclaré le Président Tebboune.Qualifiant ce projet de « bataille » qu’il importe de gagner, le président de la République a souligné que le pays possédait « toutes les compétences et les qualifications pour ce faire ».Concernant le gisement de fer de Gara Djebilet (Tindouf), le Président Tebboune a mis l’accent sur la nécessité de « revoir à la hausse les niveaux de production dans les plus brefs délais » et d’accélérer la réalisation du chemin de fer dans la région.          

Du reste, le président de la République a ordonné d’accélérer le processus de désengorgement des ports. Citant ceux du Nord du pays, dont celui de Bejaia, qui enregistrent un trafic très dense, voir une saturation dans certaines situations, le chef de l’Etat a exhorté les responsables des secteurs concernés à « établir des plans de maintenances, chaque cinq et six mois, des bateaux, notamment des chalutiers ». Il faut noter que cette 30ème édition de la FPA, organisée par le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations et placée sous le slogan « Pour une économie forte et attractive », accueille près de 600 entreprises sur une superficie globale de 27 000 mètres carrés, représentant divers secteurs, dont les industries militaire, mécanique, manufacturière (meubles, décor et textile), électrique, électronique, électroménagère, mécanique, pétrochimique, et agroalimentaire, ainsi que les services, les banques, et le bâtiment et les matériaux de construction, en sus du secteur de l’artisanat.

Riad Lamara

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