Automobile : Enquête sur les réseaux de revente des véhicules Fiat
Les réseaux de revente des véhicules neufs importés, notamment de marque Fiat, prospèrent malgré les conditions mises en place par les pouvoirs publics pour prévenir ce genre de pratiques. C’est dans ce contexte que les services de sécurité ont ouvert une enquête pour identifier ces réseaux et mettre fin à leurs pratiques.
Les services de la Sûreté nationale et de la Gendarmerie nationale ont ouvert des enquêtes afin de mettre à nu les réseaux de revente des véhicules Fiat qui font l’objet d’un engouement particulier en ce moment, nous confie une source sécuritaire.
Il est vrai que depuis la réouverture du marché automobile aux véhicules importés cette année, après une fermeture totale de quatre années, le marché est marqué par un engouement particulier pour ces véhicules, notamment de marque Fiat qui est la première à revenir sur le marché algérien. Cependant, avec ce retour certaines pratiques malsaines qui ont déjà miné le marché resurgissent. Il s’agit de l’achat de véhicules neufs par des particuliers et leur revente immédiate sur internet avec une marge bénéficiaire plus que conséquente. Selon nos sources, des enquêtes cibleront les personnes qui ont versé dans ce genre de pratiques. Selon les précisions apportées par notre source, toutes les voitures Fiat achetées et récemment vendues seront listées par les enquêteurs. Il s’agit de quelque 20.000 déjà revendues sur le marché. Les investigations commenceront d’abord par la vérification des cartes grises répertoriées dans le fichier national, ce qui permettra de repérer facilement la vente de ces voitures, qui va se traduire par le changement de la carte grise. Les personnes ayant vendu leur véhicule Fiat fraîchement acquis devront justifier la vente de leurs voitures. La démarche vise, nous dit-on, à dissuader ceux qui ont acheté un véhicule neuf et qui sont tentés de le revendre pour réaliser un bénéfice et les pousser à y réfléchir à deux fois. Il semble d’ailleurs que la course vers le gain facile entretient également une demande constante en véhicules neufs importés à l’origine d’une tension persistante sur les carnets de commandes de cette marque au niveau des différents concessionnaires dont le rôle consiste à transmettre les dossiers des clients à la maison mère, sis à Dar El Baida (Alger). À Annaba, nombreux sont, dont les noms figurent déjà dans le réseau des futurs acquéreurs d’une voiture Fiat et dont certains ont payé la totalité du véhicule commandé qui attendent avec impatience leur véhicule. Une tension alimentée aussi par l’absence d’autres marques sur le marché. Notons que les pouvoirs publics ont introduits de nouvelles conditions dans le cahier des charges des concessionnaires automobiles pour prévenir ces pratiques. Ainsi un acquéreur n’a le droit qu’à un véhicule neuf tous les trois ans pour le dissuader de le revendre immédiatement. Cependant, des particuliers achètent les véhicules pour les revendre sur internet, en réalisant des marges exorbitantes.
Pour s’en rendre compte, il suffit alors de comparer les prix initiaux aux prix affichés sur les plateformes de vente en ligne. Les Fiat 500 Dolce VITA, initialement vendues à 2 665 000 dinars algériens, se négocient désormais à 350 millions de dinars. Quant aux Fiat Tipo, leur prix est passé de 2 995 000 à 435 millions de dinars. Les marges réalisées par ces revendeurs indépendants sont donc colossales et il est clair que c’est le gain facile qui les motive.
Sofia Chahine