80 secouristes algériens prêts à intervenir au Maroc
L’Algérie a une nouvelle fois affiché sa prédisposition à aider les Marocains au lendemain du violent séisme qui frappé la région de Marrakech et qui a fait plus de 2.100 morts selon un bilan malheureusement encore provisoire.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger a indiqué hier que « dans le cadre de l’aide logistique et matérielle d’urgence que notre pays est disposé à apporter au peuple marocain frère, pour faire face aux conséquences du puissant séisme, l’Algérie offre le déploiement en urgence -dans le cas où le Royaume du Maroc accepte cette offre d’aide- d’une équipe d’intervention de la Protection civile comprenant 80 secouristes spécialisés ». Une équipe complète qui compte une équipe cynophile spécialisée dans la recherche et l’identification des personnes sous les décombres, une équipe de sauvetages et de recherches, une équipe médicale, ainsi qu’une aide humanitaire de premier secours, notamment des tentes, des lits de camp et des couvertures, précise-t-il. Il faut rappeler dans ce sens que les équipes algériennes de secouristes disposent d’une certaine expérience en la matière et se sont d’ailleurs illustrées par leur contribution dans les opérations de sauvetage après le séisme qui frappé la Turquie et la Syrie au mois de février dernier. L’Algérie a également affiché sa prédisposition à ouvrir son espace aérien pour le passage des aides humanitaires et le transport des blessés.
L’Algérie affiche sa solidarité avec le peuple marocain frère et est prédisposée à déployer ses équipes de secouristes pour peu que le Maroc en fasse la demande. Il faut dire que la situation dans les zones affectées par le séisme reste confuse et difficile, notamment pour les rescapés qui ont besoin d’une aide d’urgence. Les agences de presse internationales à l’image de Reuters, ont décrit une situation où les rescapés du peinaient à trouver de l’eau et de la nourriture alors que les secouristes poursuivaient leurs recherches d’éventuels survivants dans des villages reculés des montagnes de l’Atlas. L’un des premiers défis pour les secouristes est d’atteindre les villages les plus affectés dans le Haut Atlas, une région montagneuse parfois difficile d’accès où de nombreuses habitations ont été rasées par le tremblement de terre. A Moulay Brahim, village proche de l’épicentre à une quarantaine de kilomètres au sud de Marrakech, les habitants racontent avoir fouillé les décombres des maisons à mains nues pour tenter de trouver des survivants.
« Nous avons perdu nos maisons et nous avons aussi perdu des gens, et nous dormons dehors depuis deux jours », a dit l’un d’eux, Yacine Noumghar. « Pas de nourriture. Pas d’eau. Nous avons aussi perdu l’électricité », a poursuivi cet homme de 36 ans, disant n’avoir guère reçu d’aide des autorités jusqu’à présent. Des tentes ont été érigées sur un terrain de football poussiéreux tandis que des habitants étaient enveloppés dans des couvertures après avoir passé une nouvelle nuit dehors.
Le gouvernement marocain bloque les équipes de secours
Or, le souci majeur dans cette situation est que les autorités marocaines refusent l’aide proposée par de nombreux pays, exception faite de celle proposée par l’Espagne. Le gouvernement marocain est même accusé de faire barrage au passage de l’aide humanitaire. Ainsi, Inter Arnaud Fraisse, le fondateur de Secouristes sans frontières déclaré hier sur France Inter que « le gouvernement marocain bloque toutes les équipes de secours ». « On aurait voulu prendre l’avion » ce matin « malheureusement, on n’a toujours pas eu l’accord du gouvernement marocain. Nous ne comprenons pas ce blocage ».
La Télévision marocaine a annoncé hier soir que le bilan du séisme s’est alourdi à 2.122 morts, et 2.421 blessées. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que plus de 300.000 personnes ont été affectées par le séisme. Il s’agit du tremblement de terre le plus meurtrier au Maroc depuis celui qui a frappé Agadir en 1960, faisant au moins 12.000 morts.
Lyes Saïdi