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Conflit au Soudan : Plus de 1.200 enfants morts dans des camps de réfugiés

L’ONU s’inquiète pour la vie de milliers d’enfants dans les camps de réfugiés au Soudan. L’organisation a alerté que des dizaines de milliers d’enfants au Soudan risquent de se trouver « au seuil de la mort » d’ici la fin de l’année, dans un pays ravagé par la guerre, les épidémies et la malnutrition, alors que plus de 1.200 enfants ont déjà trouvé la mort dans les camps de réfugiés au Soudan.

Plus de 1.200 enfants de moins de 5 ans sont morts de rougeole et de malnutrition dans neuf camps de réfugiés au Soudan depuis le mois de mai et des dizaines de milliers d’autres pourraient mourir d’ici la fin de l’année, a alerté l’ONU mardi.

« En raison des attaques incessantes contre les services de santé et de nutrition » au Soudan, le Fonds de l’ONU pour l’enfance (Unicef) craint notamment « que plusieurs milliers de nouveau-nés ne meurent d’ici à la fin de l’année », a-t-elle souligné lors d’un point de presse à Genève. Selon l’agence onusienne, les services de nutrition sont « dévastés » dans le pays, où un conflit meurtrier entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) a éclaté en avril. « Chaque mois, 55.000 enfants doivent être traités pour la forme la plus mortelle de malnutrition. Pourtant, à Khartoum, moins d’un centre de nutrition sur 50 fonctionne, et au Darfour-Ouest, c’est un sur 10 », a déclaré un porte-parole de l’Unicef, James Elder, aux journalistes. Selon les équipes de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), plus de 1.200 enfants de moins de 5 ans sont morts de rougeole et de malnutrition dans neuf camps de réfugiés situés dans l’Etat du Nil Blanc entre le 15 mai et le 14 septembre. Ces enfants sont des réfugiés venus d’Ethiopie et de Soudan du Sud, a précisé lors du point de presse le Dr. Allen Maina, responsable de la Santé publique pour le HCR. Selon le HCR, plus de 3.100 cas suspects de rougeole ont également été signalés au cours de la même période et plus de 500 cas suspects de choléra dans d’autres parties du pays, ainsi que des épidémies de dengue et de paludisme ont été enregistrés. « Le monde dispose des moyens et de l’argent nécessaires pour empêcher chacun de ces décès liés à la rougeole ou à la malnutrition », a souligné le Haut Commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, dans un  communiqué. « Et pourtant, des dizaines d’enfants meurent chaque jour des conséquences de ce conflit dévastateur et d’un manque d’attention de la part de la communauté internationale. Nous pouvons éviter d’autres décès, mais nous avons besoin d’argent (…), d’accès à ceux qui en ont besoin et, surtout, de la fin des combats », a-t-il demandé. L’Unicef manque également de fonds. L’organisation a reçu moins d’un quart des 838 millions de dollars qu’elle avait demandés pour venir en aide à près de 10 millions d’enfants au Soudan, a indiqué son porte-parole à Genève. « Un tel manque de fonds va se traduire par des vies perdues », a-t-il prévenu. Les structures de santé sont soumises à une très forte pression en raison de la pénurie de personnel, de médicaments et de matériel essentiel, et le pays connaît une aggravation rapide de la situation en matière de malnutrition, depuis que la guerre entre généraux rivaux a éclaté le 15 avril. Dans un communiqué conjoint, l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont tiré aussi la sonnette d’alarme sur la dégradation de la situation sanitaire causée par la crise au Soudan.

R.I.

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