Huile de table : L’usine de Jijel livrée au premier trimestre 2024
Le ministre de l’Industrie et de la Production Pharmaceutique, Ali Aoun, a insisté hier à Jijel sur la nécessité d’accélérer les travaux de réalisation de l’usine de production des huiles végétales pour la livrer au plus tard au mois de mars ou avril prochains. L’unité qui appartenait au groupe Kou G.C. des frères Kouninef avant d’être récupérée par le groupe public Madar Holding après sa confiscation par décisions judiciaires définitives est située dans le port de Djendjen dans la wilaya de Jijel. Au cours d’une visite de travail sur site, le ministre a rappelé que ce projet a déjà accusé d’importants retards et qu’il était aujourd’hui vital de le livrer au regard du contexte actuel. Ali Aoun a ainsi indiqué que cette unité est appelée à produire l’huile de table 100% algérienne et qu’elle contribuerait ainsi aux côtés de l’unité du groupe privé Cevital à consolider la production pour couvrir la demande nationale, mais aussi s’orienter vers les marchés à l’export. Une question qui revêt une importance particulière, poursuit le ministre, au regard du niveau actuel des prix des huiles végétales sur les marchés internationaux. Il a également insisté sur la nécessité de restructurer les ateliers en donnant la priorité au lancement de la production en utilisant les silos prêts à être exploités.
Il est utile de rappeler que l’usine prévoit une unité de trituration des graines oléagineuses pour l’extraction d’huiles végétales brutes à partir du soja, en d’une unité de stockage des matières premières (soja), et une unité de stockage du produit final et de commercialisation des huiles végétales. Le taux d’’avancement des travaux de réalisation du projet est estimé à 68%. Ce projet revêt une importance stratégique pour l’économie nationale, car il permettra de répondre à 40% des besoins nationaux en huiles végétales brutes et à 60% des besoins en alimentation animale. L’usine devrait être mise en service à la fin du premier trimestre de 2024, avec une capacité de production totale estimée à 6 000 tonnes par jour (équivalent à 2 160 000 tonnes par an), dont 20% d’huiles végétales brutes et 80% d’aliments de bétail. Cette mise en service permettra également la création de 360 emplois directs.
Au cours de sa visite dans la wilaya, le ministre a également inspecté le projet de réalisation d’une usine de transformation des légumes, des fruits, et d’extraction et de mise en bouteille d’huile d’olive, à El Achouat, dans la commune de Taher. Selon les explications fournies au ministre par les responsables locaux, ce projet est initié dans le cadre de la relance des établissements publics dont l’activité a été suspendue, en 2021, sur décision du Conseil des participations de l’Etat. Une unité qui sera relancée à la suite de la création d’une société mixte dénommée Jumagro, produit d’une joint-venture Agrodiv-Madar dont les parts sont respectivement détenues à hauteur de 60 et 40 %. La relance, en janvier 2023, de Jumagro, un modèle de partenariat public-public, s’inscrit en droite ligne de la stratégie de reprise des activités des unités dont le fonctionnement avait été suspendu. L’usine comprend trois lignes de production d’huile d’olive, de jus et de fruits surgelés, selon les explications des responsables concernés. M.Aoun a écouté, à cette occasion, un exposé sur l’avancement de ce projet dont le rythme de réalisation connaît un rythme appréciable, notamment après l’acquisition et l’installation, en juillet dernier, d’une ligne de triturage d’olives et de conditionnement d’huile d’olive dans des bouteilles en verre d’une contenance de 0,75 litres et d’un litre. A cela, s’ajoute la ligne de production et de conditionnement de jus de fruits non gazeux dans des bouteilles en plastique de différentes capacités (2 litres, 1 litre, 33 et 25 centilitres), qui sera réceptionnée à partir de décembre 2023. Le ministre s’est enquis des travaux de réalisation de l’usine qui occupe une superficie totale de 9,3 hectares et qui produit de l’huile d’olive, du jus de fruits, ainsi que des conserves de légumes et de fruits, pour une capacité de production de 12.000 bouteilles/heure pour les jus et 500 bouteilles/heure pour l’huile d’olive. En prévision de l’entrée en production de l’usine, des contacts sont entrepris avec plusieurs coopératives agricoles et autres investisseurs, en coordination avec les services compétents du ministère de l’Agriculture et du développement rural, à l’effet d’approvisionner l’usine en divers produits agricoles, dans le cadre d’une démarche visant principalement la valorisation des produits agricoles et leur intégration dans le processus de production industrielle pour conforter un développement local intégré et créer de nouveaux emplois. Le ministre a insisté, à cette occasion, sur la nécessité de maîtriser les délais de réalisation et de les réduire en renforçant les équipes de travail par le recours au système 3 x 8 afin que cette unité entre dans la phase de production le plus rapidement possible, compte tenu de son importance pour impulser le développement dans la région en créant 250 emplois directs dans une première étape. Il a également insisté sur l’établissement de « contrats de performance » à l’adresse des équipes chargées de mener à bien le projet, et de travailler à la mise en place d’un système de traitement et de recyclage des eaux usées, dans une démarche visant à protéger l’environnement et à préserver les ressources en eau de la région.
Sabrina Aziouez